Coronavirus : les opérateurs fret alternatifs de l'Afra demandent des mesures d’urgence pour maintenir le trafic vital

 L’Association française du Rail (Afra) réunit les opérateurs alternatifs à la SNCF dans le transport ferroviaire, avec 15 entreprises adhérentes. Dans l’actuelle crise du coronavirus, avec la mise à l’arrêt d’une large partie de l’économie française, cette association de tractionnaires fret qui assurent en temps normaux environ un tiers du trafic, lance un appel au gouvernement pour assurer la sauvegarde de leurs activités alors que des tensions apparaissent, en particulier dans le transport des céréales.

 « Dans la crise sans précédent que nous vivons, l’activité de fret ferroviaire est stratégique pour éviter une rupture dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises. Le gouvernement doit sans tarder adopter des mesures concrètes de sauvegarde en faveur des entreprises engagées dans le fret ferroviaire, pour assurer la continuité du service », a déclaré Pascal Sainson, président de la Commission fret de l’Afra (texte complet dans le lien en fin d'article).

Des problèmes apparaissent dans le transport des céréales

 Dans l’agro-alimentaire, secteur stratégique, le média Terre-net.fr (lien en fin d'article, relayé par le site d’actualités espacetrain.com), explique : « Alors que la demande est très forte en cette période, des problèmes sont apparus sur le transports des céréales, notamment pour l’acheminement des grains vers les industries, ainsi que vers les terminaux de chargement portuaires. » Terre-net.fr rapporte qu’Axéréal, groupe  coopératif agricole qui rassemble 12.700 agriculteurs, s’alarme du fait qu’en matière d’acheminement « la situation se dégrade progressivement », constatant « une forte réduction de la circulation des trains, en baisse de 50 % la semaine dernière » soit entre le 16 et le 22 mars. « Il est indispensable que le fret reste prioritaire dans la circulation ferroviaire, en soutien à notre secteur stratégique », prévient Axéréal.

 Toujours cité par Terre-net.fr, un courtier en céréales explique : « On entend quelques problèmes logistiques concernant le fret ferroviaire dû au droit de retrait des conducteurs de trains. Le droit de retrait s’applique aussi aux conducteurs de camion, mais ça fait moins de bruit. Rater un train et rater un camion, ce n’est pas le même volume ! ». Il cite des coûts actuels « anormalement élevés par rapport à la normale » pour les transports par camions sur longue distance.

L’Afra exige, entre autre, que SNCF Réseau maintienne les circulations de nuit

 Du côté des transporteurs ferroviaires indépendants, l’Afra relève dans un communiqué que « le gouvernement réaffirme sa volonté de maintenir la chaîne logistique et annonce des mesures pour soutenir l’activité des professionnels du transport et de la logistique ». Si elle se félicite « des mesures exceptionnelles annoncées pour l’ensemble des professionnels du transport et de la logistique pour garantir la continuité des opérations de transport », elle demande que l’activité fret ferroviaire « soit déclarée d’intérêt vital par le gouvernement » et que les circulations de nuit restent assurées.

Circulation fret sur l'axe Narbonne-Nîmes, saisie à l'est de Montpellier. L'annulation d'un train par manque de conducteur a un impact bien plus lourd que l'annulation d'un camion... L'Afra demande au gouvernement des garanties de sécurité sanitaire pour ses personnels et à SNCF Réseau l'assurance de pouvoir rouler la nuit. ©RDS

 Pour cela, l’Afra demande des mesures spécifiques de sauvegarde telles que « le maintien des circulations la nuit par SNCF Réseau, la mise à disposition de chambres pour le repos des conducteurs en repos hors résidence, la fourniture de moyens de protection pour assurer la sécurité sanitaire des personnels des entreprises de fret ferroviaire ». Elle demande en outre que « tout soit mis en œuvre pour assurer le maintien en toute sécurité de l’activité transfrontalière de fret ferroviaire. » Ces exigences révèlent en creux les lourds problèmes d’organisation auxquels ces entreprises sont confrontées dans la crise sanitaire en cours.

 L’Afra rappelle que l’activité de fret ferroviaire est vitale pour assurer l’approvisionnement des entreprises et de la population : « Elle permet par exemple le transport massif de carburant, la circulation des caisses mobiles la nuit, le transport frigorifique des produits destinés à la grande distribution, ou bien des céréales pour la fabrication de la farine et du pain ».

 Dans le secteur du fret ferroviaire, l’Afra réunit des entreprises tractionnaires pures ou issues des travaux publics, et des organisateurs : Colas Rail (groupe Bouygues), ETF (Vinci), ETMF-Esifer (Eiffage), Euro Cargo Rail (DBAG), Europorte (Getlink), Lineas (SNCB), Millet Rail, Objectif OFP (exploitants locaux), RegioRail (belgo-américain, OFP), T3M (combiné rail-route), Akiem (loueur d’engins de traction, groupe SNCF).

Covid-19 Pas de rupture des appros, mais des tensions sur le transport des céréales

Dans ce contexte " inédit " de confinement, les agrofournisseurs et organismes de stockage s'adaptent et restent mobilisés pour assurer l'accompagnement des agriculteurs. Si la rupture côté appros ne semble pas à craindre, des problèmes logistiques perturbent l'acheminement des céréales vers les industries ou les terminaux d'exportation.

https://www.terre-net.fr

CRISE DU COVID-19 : LA FILIÈRE DE FRET FERROVIAIRE DOIT ÊTRE DÉCLARÉE D'INTÉRÊT VITAL

Alors que la propagation du Covid-19 s'accélère et que le pays est placé en confinement, le gouvernement réaffirme sa volonté de maintenir la chaîne logistique et annonce des mesures pour soutenir l'activité des professionnels du transport et de la logistique.

http://www.assorail.fr