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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
3 novembre 2020

Coronavirus : régulièrement désinfectés, ventilés et fréquentés avec les masques, les transports publics sont sûrs

 Dans l’atmosphère d’hystérie sanitaire qui a saisi les pays de la post-modernité mondialisée, la France ayant de nouveau choisi les contraintes les plus dures pour « enrayer l’épidémie », il paraît bon de rappeler que les transports publics restent sûrs. L’Union des Transports publics (UTP, France) indique avec constance que les études épidémiologiques vont toutes dans ce sens.

 En Autriche, une étude de 297 foyers infectieux suspectés (« clusters » en globish) en avril et mai par des responsables de la santé publique a révélé qu'aucun n'était lié aux transports en commun.  A Tokyo, où les responsables de la santé publique ont agressivement traqué et isolé les contacts des patients infectés, aucun n'était lié aux métros très peuplés de la ville.
 A Singapour, le coprésident du groupe de travail national Covid-19, a publié le mois dernier sur les réseaux sociaux que « le risque de propagation du virus lors de rassemblements et d'interactions sociales est beaucoup plus élevé que dans les transports publics où les gens portent des masques ».

NY Metro 1Rame moderne du réseau du métro de New York, à la station Marcy Avenue sur la ligne Jamaica. A New York, ville ayant affiché la plus forte mortalité attribuée au coronavirus, seulement 4% des 1.300 personnes hospitalisées début mai pour affection coronavirienne avaient fréquenté récemment les transports publics. (Doc. Wikipedia, Alex Proimos)

 A New York, l'analyse des données de recherche des contacts par le commissaire à la circulation a révélé que seulement 4% des 1.300 admissions à l'hôpital pour virus au début de mai avaient utilisé les transports en commun récemment.

 Rappelons que les TGV français voient la totalité de l’air de leurs habitacles renouvelé toutes deux minutes et demi, les autres trains toutes les cinq minutes. Cette ventilation diminue mécaniquement la charge virale dans l'atmosphère, réduisant d'autant la potentialité de contaminations interpersonnelles.

Il est plus légitime de suspecter l’habitacle des automobiles individuelles, bardé de plastiques, réduit et rarement désinfecté

 Ces conclusions, qu’il est utile de rappeler en cette période de recrudescence saisonnière des coronavirus, doivent être mises en parallèle avec les risques supportés par les usagers de l’automobile individuelle. Bardés de matières plastiques, matériau – avec le verre - sur lequel le virus survit le plus longtemps, les habitacles des automobiles individuelles abritent probablement de véritables bouillons de culture de micro-organismes : circuits de ventilation rarement ou jamais nettoyés, volume de l’habitacle extrêmement  réduit ce qui favorise la concentration des polluants, sols rarement désinfectés…

 Pourtant,  « les trains, les autobus et les avions ont été suspectés, au début de la crise, d’être des espaces de contamination du coronavirus par certains experts à travers le monde », écrivait le Daily Mail, qui a publié une longue recension des études en août. Ceci parce que la transmission de ce virus du rhume qui peut, chez les personnes très âgées ou déjà atteintes d’une autre maladie, dégénérer en affection pulmonaire grave, est favorisée dans les lieux clos, peu ventilés et densément peuplés.

 Mais, soulignait l’article, « les recherches indiquent que, si les masques ont portés et la distanciation respectée, les risques de dispersion du virus dans les transports publics sont très réduits ».

L'American Public Transportation association a  publié un rapport en septembre 2020, déjà évoqué sur ce site, qui s'appuie sur un examen complet des recherches menées aux États-Unis et dans le monde concernant la transmission du coronavirus et les transports en commun, des entretiens avec des experts en santé publique et une nouvelle analyse de diverses sources de données (1).

Montréal Métro carte

Carte synthétique du métro de Montréal. Sur les deux principales lignes (verte et orange), des rames de neuf voitures larges de 2,51 mètres, méticuleusement nettoyées, ventilées, offrent une capacité et un espace importants. La clientèle, masquée, est protégée. (Doc. STM)

 L'étude ne relève aucune corrélation directe entre l'utilisation des transports urbains et la transmission du virus chinois mais en revanche estime que des conséquences sanitaires de long terme sont à craindre si un grand nombre de personnes passent des transports publics à la voiture privée. Une analyse de la fréquentation des transports publics dans plusieurs villes au cours des trois derniers mois ne montre aucune corrélation avec l'augmentation ou la baisse des cas locaux de contaminations.

France, Autriche, Japon : moins de 1 % du traçage renvoit les contaminations aux transports publics

 Les études de traçage des contacts des personnes porteuses du virus issues de centaines de foyers infectieux en France, en Autriche et au Japon, concluent que moins de un pour cent des « événements super-contagieux » renvoyaient aux transports publics. La probabilité de contracter le virus du rhume paraît ainsi infiniment supérieure sur les lieux de travail clos, dans les restaurants ou dans les débits de boissons.

 Les scientifiques expliquent ce différentiel en relevant d’abord que les personnes utilisant les transports publics ne demeurent qu’un temps relativement bref  pour les parcours urbains ou péri-urbains. Or la durée d’exposition aux micro-organismes (ou aux polluants chimiques, d’ailleurs) est un facteur clé de l’intensité de l’intoxication qu’ils sont susceptibles de provoquer, et donc de l’efficacité de la réponse du système immunitaire face aux virus et bactéries.

IMG_20200610_190347

Intérieur d'une rame du métro de Lyon. Avec son généreux gabarit de 2,89 m de largeur, une désinfection quotidienne renforcée, sa fréquence, ses passagers masqués, ce mode de transport est à l'évidence plus rassurant que l'habitacle au volume exigu, et rarement nettoyé au fil des ans, d'une automobile individuelle. ©RDS

 Ils relèvent par ailleurs que les utilisateurs de trains, tramways, métros ou bus parlent peu. Or les conversations constituent un facteur de dispersion des micro-organismes dans  l’environnement par les personnes porteuses, et particulièrement par celles affichant une charge. D’autant plus que désormais dans les transports publics, les masques sont obligatoires dans la plupart des pays, ce qui réduit encore les taux d’émissions de virus et bactéries. Or dans la plupart des restaurants, et par la force des choses, les masques sont impossibles à porter.

Cafés, restaurants, réunions familiales, premiers facteurs de contamination

 Certes les auteurs de ces études, expliquait le Daily Mail, admettaient que leurs données pouvaient être biaisées par le fait que les transports étaient moins fréquentés depuis le début de l’épidémie, même après les éventuels confinements. Ils relèvent aussi que l’identification des foyers infectieux dans les transports est difficile.

 Il n’en reste pas moins que ce sont les cafés, restaurant et les rassemblements familiaux apparaissent comme les trois principaux super-facteurs de contamination. C’est ce qu’estimaient dès le mois de mai les scientifiques britanniques du SAGE, un groupe de douze experts indépendants. Ils avaient conclu dès le mois de mai que dans ces foyers infectieux, une centaine de personnes pouvaient contracter le virus sur une seule période si une personne positive au coronavirus y était présente.

KTX-1Rame Alstom du train à grande vitesse sud-coréen KTX près de la station Daejeon. Que ce soit en Corée ou ailleurs, les études confirment que les foyers infectieux sont principalement les cafés, restaurants et rassemblements familiaux et amicaux. (Doc. Wikipedia, DR)

 Plus de 70 % de toutes les nouvelles contaminations en Corée du Sud survenaient par ce type de foyers infectieux.  Le SAGE avait étudié des milliers de ces « événements contaminants » dans une douzaine de pays, parmi lesquels les Etats-Unis, l’Australie, le Japon et l’Allemagne. Les foyers infectieux les plus dangereux, ceux dans lesquels plus de cent personnes avaient été contaminés au même moment, étaient majoritairement localisés dans les hôpitaux, les centres de soins et les  bateaux de croisière. Mais les rassemblements familiaux ou amicaux étudiés pouvaient afficher jusqu’à 50 à 100 contamination simultanées.

Santé Publique France avait établi que sur 386 foyers infectieux à Paris, 1 % étaient liés à l’usage des transports publics

 Pour en revenir aux transports publics, l’analyse de 386 foyers infectieux par Santé Publique France, effectuée de mai à juillet à Paris, a révélé que seulement 1 % d’entre eux étaient liés à leur usage, soit quatre au total. Un lieu ou un événement  est considéré comme foyer infectieux à partir du moment où trois nouveaux cas lui sont liés.

 A New York, la ville la plus frappée par la mortalité liée au coronavirus  avec 23.000 décès qui lui ont été attribués,  l’analyse par le directeur de la circulation et des transports de la municipalité, Sam Schwartz, de 1.300 hospitalisations pour atteinte au coronavirus début mai, a montré que seulement 4 % des patients avaient utilisé les transports publics récemment.

  In fine, les experts sont persuadés que le faible taux de contamination dans les transports publics est lié à  plusieurs facteurs : baisse du taux d’occupation, respect du port du masque et de la distanciation, usage du gel hydroalcoolique pour prévenir le manuportage, et bien sûr nettoyage et désinfection quotidienne et professionnelle des matériels roulants.

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(1) Rapport complet de l'APTA:

 

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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
  • Le chemin de fer est indispensable à toutes nos villes et ne doit pas être l'apanage de la seule région-capitale. Les lignes transversales, régionales et interrégionales doivent contribuer à une France multipolaire, équitable au plan social et territorial.
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