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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
15 juillet 2023

L'accès aux trains touristiques par transport public, talon d'achille de ces lignes populaires sauvées par des passionnés*

(* Ajout du Gentiane Express, dans le Cantal, à la fin du chapitre Auvergne-Rhône-Alpes)

 Les trains touristiques du grand Sud-Est se préparent à une belle saison mais un grand nombre d’entre eux… ne sont pas accessible par train et très difficilement par autocar. Parmi les trains sur réseaux propres, en Auvergne-Rhône-Alpes, région très bien pourvue, on compte le petit train de la Mure, le funiculaire du Puy-de-Dôme, les trains du Livradois-Forez et du Haut-Forez, le train de l’Ardèche Tournon Saint-Jean-Lamastre, le train du Montenvers et le tramway du Mont-Blanc, le train touristique des Monts du Lyonnais, le Gentiane express dans le Cantal. En Occitanie, on compte le train Anduze-Saint-Jean-du-Gard, celui du Pays Cathare et du Fenouillèdes, le train à vapeur de Martel.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), on ne dénombre plus guère que le train à vapeur du GECP, qui circule toutefois sur le réseau des Chemins de fer de Provence Digne-Nice, en exploitation commerciale classique.

Ardèche-TRAIN-2017Itinéraire de la ligne Tournnon-Lamastre, longue de 33 km, qui remonte la pittoresque vallée de la Doux dans l'Ardèche du nord.

 Il convient toutefois de citer dans ces régions de nombreux itinéraires en exploitation commerciale classique mais à forte valeur touristique, à l’image de la ligne Digne-Nice susmentionnée (mais dont l’itinéraire est interrompu jusqu’en 2025 au nord de Saint-André-les-Alpes en raison de l’avarie survenue au tunnel de Moriez). Toujours en PACA, de nombreuses lignes transforment le voyage en émerveillement telles Nice-Breil-Tende (train de la vallée des Merveilles la bien nommée), Marseille-Miramas par Martigues (dite de la Côte Bleue) et Veynes-Briançon.

 En Auvergne-Rhône-Alpes, donnons une mention spéciale à Grenoble-Veynes (dite ligne des Alpes), Valence-Veynes-Briançon  (vallées de la Drôme et de la Durance), Annecy-La Roche-sur-Foron, Sillon alpin Valence-Grenoble-Annecy ou encore Arvant-Aurillac. En Occitanie citons principalement Villefranche-Vernet-les-Bains-Latour-de-Carol, Foix-Latour-de-Carol, Nîmes-Clermont-Ferrand et Béziers-Neussargues… parmi les joyaux ferroviaires.

 Les circulations sur les lignes remarquables du réseau ferré national sont malheureusement peu ou non valorisées en termes touristiques, sans animations à bord ou accueils dédiés dans les gares et stations. En revanche les trains touristiques proprement dits, disposant de leur propre infrastructure, fournissent des efforts notoires pour accueillir, expliquer, accompagner leurs visiteurs. Malheureusement aucun d’entre ceux sur infrastructure propre n’est accessible par train, et généralement très difficilement accessible par autocar. La plupart de leurs visiteurs les approchent donc en voiture particulière !

 Après chaque sous-titre, un signe symbolise la facilité (+) ou la difficulté (-) d'accès par transport public, car ou train.

En Auvergne-Rhône-Alpes

Le petit Train de La Mure (-) Parmi les plus spectaculaires des trains touristiques d’Auvergne-Rhône-Alpes figure bien sûr le Petit train de La Mure. Ancienne ligne minière à voie métrique construite par l’Etat, elle fut dénommée SGLM (Saint-Georges de Commiers-La Mure) puis SGLMG (Saint-Georges de Commiers-La Mure-Gap) quand furent lancés les travaux pour relier La Mure à Gap, qui n’aboutirent jamais, sauf une section jusqu’à Corps avec embranchement vers Valbonnais. La ligne fut inaugurée en 1887 après des travaux pharaoniques en surplomb de la vallée du Drac. Longue de 67 km sur son plus long développement, de 30 km jusqu’à La Mure, elle perdit son trafic minier en 1988. Mais des circulations touristiques furent organisées parallèlement au déclin des mines du bassin de La Mure dès 1978. La ligne fut reprise par le département de l’Isère.

 Son tracé permettait aux trains de passer de l’altitude 316 m celle de 916 m à Peychagnard (881 m à La Mure), soit un dénivelé de 660 mètres en 26,5 km, ayant imposé un tracé d’exception… et une électrification précoce, la plus précoce France hors réseaux urbains : dès 1903 pour une première section, en 1912 pour la totalité de l’itinéraire jusqu’à La Mure (ultérieurement jusqu’à Corps).

LaMureCouverture du principal ouvrage consacré à l'histoire du chemin de fer de La Mure. Des racines minières pour un chemin de fer d'avant- garde car premier électrifié en France (hors tramways et métro).

 L’exploitation touristique connaît un essor exceptionnel avant qu’en 2010 un important éboulement emporte la plateforme entre deux tunnels sur une section de falaise à l’aplomb de la profonde vallée du Drac (et du barrage du Monteynard). Il fallut attendre2021 pour que la section haute, longue de 15 km, soit remise en service, entre les abords du site de l’éboulement, non traité, et La Mure. Le terminus bas, en surplomb du lac de barrage, est aménagé en belvédère. Des animations de qualité sont proposées aux voyageurs. Edeis, société d’ingénierie est délégataire de service public pour l’aménagement et l’exploitation de la ligne.

  L’objectif posé par le département est d’atteindre 100.000 voyageurs  par an sur la section modernisée et aménagée. En 2022, pour la deuxième année d’exploitation, quelque 50.000 voyages furent enregistrés après 22.000 en 2021, année de remise en service.

 Le principal inconvénient de la nouvelle situation est  que la section basse entre Saint-Georges-de-Commiers et le belvédère du Monteynard reste inexploitée. Or la gare de Saint-Georges-de-Commiers est en correspondance directe avec les circulations TER de la ligne Grenoble-Veynes : trains Grenoble-Gap, trains de proximité Grenoble-Clelles et, dans la perspective d’un réseau express métropolitain,  fréquences accrues jusqu’à Clelles.

 A ce jour, les lignes d’autocars régionaux sous la marque « Itinisère » qui relient Grenoble à La Mure proposent avec les lignes T90, T91 et T92 des temps de parcours variant entre 1 heure et 1 h 30 mn, avec des tableaux horaires d’une rare complexité : périodes scolaires (semaine ou samedis dimanches), vacances scalaires (semaine ou samedis dimanches), vacances d’été (semaine ou samedis dimanches). Les fréquences ne sont correctes – mais sans cadencement – qu’en semaine de périodes scolaire. Deux itinéraires (par Saint-Georges-de-Commiers ou Vizille) sont proposés avec des missions omnibus ou semi-directes.  La ligne T92 ne propose que quatre rotations les dimanches d’été. Le bilan reste donc maigre.

 Fiche horaire d'une des lignes d'autocars Grenoble-La Mure. Le dimanche, la fréquence reste pour le moins modeste. Pour rétablir la correspondance avec les TER à Saint-Georges-de-Commiers, il faudrait réaliser de coûteux travaux de déblaiement de l'éboulement qui a emporté la plateforme, et le rétablissement de celle-ci.

 En revanche, l’accès à la ligne du petit train de La Mure, s’il était possible à Saint-Georges-de-Commiers, serait considérablement plus aisé puisque le parcours TER Grenoble-Saint-Georges-de-Commiers ne demande que 25 minutes. Une remise en service de l’ensemble de la ligne serait donc le meilleur argument commercial… avec possibilité de mutation vers un service régional tous publics à l’année.

Le Panoramique des Dômes (++) Longue de 5,1 km, la ligne de chemin de fer à crémaillère et à voie métrique qui gravit le Puy-de-Dôme, mise en service par SNC-Lavalin  en juin 2012 puis exploitée par CFTA (groupe Transdev), est un magnifique exemple de ce que le rail peut amener en termes de tourisme respectueux de l’environnement : donner au plus grand nombre la joie des paysages dans la plus grande économie d’espace et d’énergie. La ligne permet de passer de l’altitude 890 m à 1.406 m avec des rampes de 130 ‰. Elle est dotée d’un évitement et exploitée au moyen de  quatre automotrice électriques articulées à trois éléments, de 200 places chacune. Au sommet, le voyageur découvre l’un des plus beaux paysages de France, permettant d’embrasser l’Auvergne, ses volcans, et au-delà.

Cette ligne remplace un route qui permettait en saison à des milliers d’automobiles de s’agglutiner sur la plateforme sommitale. La route avait elle-même remplacé un tramway originel qui avait fonctionné de 1907 à 1925. La particularité de cette première ligne, elle aussi à voie métrique avec rail central (sans dents) dans sa partie finale,  était de trouver son origine sur la place de Jaude, en plein centre de Clermont-Ferrand. Sa longueur totale était de 14,9 km et elle était exploitée en traction vapeur (la partie clermontoise était électrifiée une fois intégrée au réseau urbain en 1912).

Panoramique DômesLe Panoramique des Dômes dans toute sa splendeur retrouvée. L'accès en transport public depuis Clermont-Ferrand est tout juste correct, avec seulement six rotations quotidiennes et un parcours depuis le centre ville de 36 mn. (Doc. panoramiquedesdomes.fr)

 Aujourd’hui, les magnifiques rames Stadler du « Panoramique des Dômes » sont accessibles en transport public par les autocars d’une navette spécifique du réseau des transports en commun de Clermont-Ferrand (T2C), intitulée « Navette du Panoramique des Dômes ».  Du lundi au dimanche, cette ligne propose six allers-retours par jour, de 8 h 50 à 18 h 50 au départ de la station clermontoise « Parc SNCF ». Le parcours, ponctué de  six arrêts intermédiaires, est effectué en 36 minutes.  Le parcours en train à crémaillère est effectué en 15 minutes.

Le Train de la découverte en Livradois-Forez (- -) Les trains de l’Agrivap ou « Trains de la découverte » circulent en Livradois-Forez (Puy-de-Dôme) entre Ambert et La Chaise-Dieu. Long de 40,90 km, ce parcours emprunte la voie unique de l’ancienne ligne PLM reliant Saint-Germain-des-Fossés à Darsac près du Puy, longue de 160 km, cédée par la SNCF sur sa section  Pont-de-Dore-Darsac au Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez qui réunit des collectivités locales.  Outre les circulations d’autorails touristiques, l’Agrivap propose de nombreuses animations à bord, un musée de matériel ferroviaire à Ambert et des vélorails en aval de la gare d’Ambert, côté nord.

 Le problème est qu’Ambert est très imparfaitement desservi par les cars régionaux dont les fréquences minimalistes sont au mieux prévues pour les scolaires. Il est donc très difficile – voire impossible le dimanche – de venir en transport public goûter aux joies du train touristique de l’Agrivap.

DSCN3245Gare d'Ambert, côté voies. L'Agrivap possède un matériel remarquablement rénové et entretenu, digne d'un musée ferroviaire. Le problème réside aujourd'hui dans l'entretien des voies du Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez, qui manque cruellement de ressources. Il réside aussi dans la très pauvre desserte en transport public au départ de Clermont-Ferrand ou de Vichy vers Ambert, qui ne permet pas de profiter le dimanche du voyage en train sans véhicule particulier. ©RDS  

 La gare d’Ambert, d’où partent les circulations touristiques vers La Chaise-Dieu, est desservie de façon très sporadique par deux lignes du réseau régional des transports routiers. La P02 Clermont-Ferrand-Ambert-Arlanc n’offre que deux allers-retours en semaine en 1 h 52 mn ou 1 h 35 mn (« Express »), avec de rares circulations supplémentaires ou spécifiques les lundis, vendredis et dimanche.  Le dimanche, un seul aller-retour est prévu, le matin vers Clermont-Ferrand, retour le soir, ce qui ne permet en aucun cas de venir de Clermont-Ferrand en autocar à Ambert pour y passer un dimanche ferroviaire. La ligne P03, elle, est amorcée à Vichy et propose 5 allers-retours quotidiens en semaine et deux le dimanche.  Les rotations du dimanche ne permettent d’atteindre Ambert au mieux qu’à 14 h 19, avec retour au plus tard à 17 h 41. Il est donc impossible de venir en transport public profiter d’un dimanche ferroviaire à Ambert depuis Clermont-Ferrand, très difficile depuis Vichy ou Thiers.

Le train du Haut-Forez (+)  L’ancienne ligne PLM Bonson-Sembadel, longue de 66,67 km  permettait d’atteindre depuis Bonson (380 m d’altitude dans a plaine du Forez) la gare de Sembadel située à 1.089 m d’altitude, point de jonction avec la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Darsac. Le parcours comporte des rampes de 30 ‰ et offre des paysages de toute beauté. Le service voyageurs a été supprimé par la SNCF en 1969. Les marchandises ont progressivement disparu à partir de 1974 par la grâce de désordres dans la voûte d’un tunnel, dont la résolution eût apparemment coûté trop cher à la SNCF.

 La section Estivareilles-Sembadel-La Chaise-Dieu a été transférée au Syndicat ferroviaire du Llivradois-Forez. Son exploitation touristique est confiée au Chemin de fer du Haut-Forez, à statut associatif. Suite à un manque de ressources, l’exploitation de la sous-section Craponne-sur-Arzon-Sembadel est suspendue en attente de restauration de la voie. Le CFHF limite donc la circulation de ses autorails touristiques entre Estivareilles et Craonne-sur-Arzon, soit une course de 45 minutes.

CFHFAutorail du Chemin de fer du Haut-Forez, à statut associatif et bénévole, à Craponne-sur-Arzon. Le manque d'entretien de la voie lui interdit à ce jour de poursuivre son chemin jusqu'à La Chaise-Dieu par Sembadel par manque de fonds pour restaurer des sections de voie dégradées. Les autorités, Etat, région et départements, mesurent-elles le potentiel touristique et partimonial de ces équipements remarquables ? (Doc. CFHF) 

 La fermeture complète de la section Bonson-Estivareilles (31,6 km) interdit donc de ménager des accès au train touristique par les trains de la ligne Saint-Etienne-Boën, moignon oriental de l’axe Saint-Etienne-Clermont-Ferrand actuellement sacrifié dans sa partie centre (47 km) entre Boën et Thiers par défaut d’entretien en raison du refus de subventions publiques, tant étatiques que régionales.

 La gare d’Estivareilles est accessible en transport public depuis Saint-Etienne par la seule ligne L13. Celle-ci offre une meilleure desserte que les P02 et P03 qui desservent Ambert. Le parcours de la L13 est effectué en 1 h 28 mn depuis Saint-Etienne avec six allers-retours en semaine et deux le dimanche. Le dimanche le premier car depuis Saint-Etienne permet une arrivée à Estivareilles à 12 h 21 et le second et dernier départ est programmé à 17 h 27. Le battement d’un peu plus de cinq heures permet ici d’effectuer un voyage en autorail du CFHF. Une correspondance train TER-car à Bonson n’a guère de sens.

Les trains de l’Ardèche et de la Haute-Loire (-) Reliquats de l’immense réseau à voie métrique de 210 km qui couvrait le nord de l’Ardèche et l’ouest de la Haute-Loire, deux lignes de chemin de fer touristique sont inaccessibles en train.

 La première, surnommée aussi « Le Mastrou » du nom jadis donné à ses trains, relie Tournon à Lamastre, en Ardèche. Longue de 33 km, serpentant le long de la pittoresque vallée du Doux, elle gagne 243 m d’altitude entre la vallée du Rhône et le plateau ardéchois. Elle est exploitée par  le Chemin de fer du Vivarais.

 L’autre, exploitée par les Voies ferrées du Velay et dont les trains sont dénommés « Velay express », relie  Raucoules-Brossette (Haute-Loire) à Saint-Agrève (Ardèche), soit 27 km.

 Fermé de 1952 (côté Haute-Loire) à 1968, le « réseau du Vivarais » avait pour terminus extrêmes Tournon et La Voulte dans la vallée du Rhône, Lavoûte-sur-Loire dans la haute vallée de la Loire, et Dunières au nord-ouest. Tous étaient en correspondance  avec les lignes du réseau principal : Saint-Etienne-Le Puy à Lavoûte-sur-Loire, Lyon-Nîmes par la rive droite du Rhône à Tournon et La Voulte, Dunières-Firminy (Saint-Etienne) à Dunières.

CFVAutorail Billard à voie métrique du Chemin de fer du Vivarais dans la vallée du Doux entre Tournon et Lamastre. La ligne est doublée par un service d'autocars au départ de Tournon qui dessert Lamastre et au-delà. (Doc. CFV)

 La station de départ du Mastrou à Tournon a été reportée de la gare SNCF à Tournon Saint-Jean sur la commune de Saint-Jean-de-Muzols, la SNCF ayant exigé un prix inabordable pour que le train touristique à voie métrique puisse circuler sur la section à trois files de rails commune aux deux lignes sur 2,2 km.

 Pour parvenir aux différentes gares d’extrémité de ces deux trains touristiques  par le  transport public, il convient donc en théorie de se reporter sur les bus et cars.

 Pour accéder à la gare de Tournon Saint-Jean, la ligne 11 permet de relier le centre de Tournon à la gare du « Mastrou ». Mais elle ne traverse pas le Rhône et ne permet pas d’établir une liaison directe depuis la gare SNCF de Tain-Tournon, sur la rive gauche du Rhône. Plutôt qu’une correspondance bus, il paraît préférable de traverser le Rhône à pied si l’on emprunte un TER. Pire, cette ligne 11 n’offre aucun service le dimanche, deux services seulement par sens le samedi et  quatre services du lundi au vendredi… Et le dépliant horaire nous prévient : « Pour profiter de l’arrêt « Train de l’Ardèche », vous devez obligatoirement réserver au 04.75.06.06.00 jusqu’à la veille du déplacement souhaité,  avant 17 h. » Autant dire qu’une solution TER-bus-Train touristique, pour les amateurs provenant de Lyon ou de Valence (et au-delà), relève de la marche à pied. La distance entre la gare SNCF de Tain-Tournon  et la station de départ du « train de l’Ardèche » est de 3,6 km, soit environ 40 mn de marche en bord de voirie. En matière d’incitation au report modal pour le tourisme ferroviaire, à Tournon la marge d’amélioration offerte aux collectivités en matière de transport public est confortable.

 Pour emprunter le Velay express à Saint-Agrève, existe une ligne de bus régionale E05 Tournon-Saint-Agrève (poursuivie jusqu’au Chambon-sur-Lignon l’été) via Lamastre. Cette ligne routière double le « Train de l’Ardèche » sur les 33 km de son parcours mais permet d’effectuer le parcours Lamastre-Saint-Agrève pour relier la ligne touristique du Vivarais à celle du Velay. Entre Lamastre et Saint-Agrève, on compte 3 allers-retours en semaine de période scolaire en 30 mn, tous amorcés à Tournon (le parcours Tournon-Saint-Agrève  par Lamastre est effectué en 1 h 50 mn). Toujours en période scolaire, on ne compte que deux allers-retours le samedi et un seul le dimanche. En revanche, durant les vacances d’été, la ligne E05 propose trois allers-retours tous les jours dimanche compris.

En Haute-Savoie, Nid d’Aigle et Montenvers (++) Le paysage du transport public change du tout au tout en Haute-Savoie pour  les deux trains touristiques : Tramway du Mont-Blanc et Chemin de fer du Montenvers. Ces deux lignes ferrées sont en effet accessibles directement depuis le réseau principal. Il est vrai qu’on se rapproche de la Suisse.

Chamonix_-_Intérieur_de_la_gare_du_MontenversLa gare du chemin de fer du Montenvers à l'époque de son inauguration en 1909 par le président Armand Fallières en personne. C'était l'époque de la vapeur, l'électrification n'ayant été mise en service qu'en 1954. (Carte postale ancienne)

 A Saint-Gervais-les-Bains, le Tramway du Mont-Blanc est en correspondance directe dans la cour de la gare SNCF. Sa ligne à voie métrique et à crémaillère est longue de 12,4 km. Son parcours présente un dénivelé de 1.792 m entre la gare de Saint-Gervais et le terminus du Nid d’Aigle-Glacier de Bionnassay, à 2.372 m d’altitude. La déclivité maximale est de 240 ‰. La gare SNCF de Saint-Gervais est desservie par les trains de la ligne L3 du Léman Express Coppet-Genève-Annemasse-Saint-Gervais (toutes les deux heures), par les TER Bellegarde-Saint-Gervais (relevant en correspondance les TER Lyon-Genève et Valence-Genève à Bellegarde, les Léman Express Annecy-Coppet à La Roche-sur-Foron) et par les TER binationaux Martigny-Vallorcine-Chamonix-Saint-Gervais de la ligne à voie métrique Saint-Gervaix-Martigny.

 A Chamonix, la tête de ligne du chemin de fer du Montenvers se situe elle aussi à proximité immédiate de la gare SNCF, mais côté faisceau de voies. Longue de 5,1 km en voie métrique, cette ligne permet d’aller admirer la Mer de Glace, dont l’épaisseur a nettement diminué depuis un bon demi-siècle. Le dénivelé est de 871 m depuis Chamonix, pour atteindre 1.913 m au terminus haut.  La gare SNCF est desservie par les TER Saint-Gervais-Vallorcine-Martigny, mentionnés plus haut.

Le Train touristique des Monts du Lyonnais (TTML)(- -) En sommeil depuis onze années, cette circulation empruntant une section, au nord de Sainte-Foy-l'Argentière dans la haute vallée de la Brévenne, de la ligne Lyon-Saint-Paul-Montbrison, a repris du service le 4  juin dernier. Une convention entre la Communauté de communes des Monts du Lyonnais et SNCF Réseau a permis le transfert aux collectivités locales de la gestion de la portion de ligne située entre les carrières de La Patte et Sainte-Foy-l'Argentière, où les bénévoles du TTML entretiennent avec opiniâtreté un important parc de matériel roulant historique. En raison de la destruction d'un petit pont sur le ruisseau de Lafay, les nouvelles ciculations sont toutefois limitées à moins de 2 km. En attendant mieux une draisine, remise à neuf, permet aux voyageurs de goûter aux fraîcheurs des Monts du Lyonnais.

DSCN3027Cette portion de voie de l'ancienne ligne Lyon Saint-Paul-Montbrison est située à la sortie nord de Saint-Foy-l'Argentière dont on aperçoit les premiers bâtiments au second plan. Elle est parcourue jusqu'au petit pont du ruisseau du Lafay par une draisine touristique qui, auparavant, a servi aux équipes de débroussailleurs et de restauration de la voie. ©RDS 

 Se rendre à Sainte-Foy-l'Argentière par transport public n'est évidemment plus possible par train. Les circulations voyageurs sur l'ancienne ligne Lyon Saint-Paul-Montbrison sont limitées à Sain-Bel, assurées par les train-tramway TER SNCF de l'Ouest Lyonnais. Depuis Lyon, il convient d'emprunter les véhicules de la ligne 142 des Cars du Rhône. Cette ligne offre 9 allers-retours en semaine scolaire entre Lyon Gorge-de-Loup et la gare de Sainte-Foy-l'Argentière, privée de trains de voyageurs depuis septembre 1955. Le parcours dure 1 h 23 mn. La ligne 142 ne propose plus que 5 allers-retours les jours de semaine hors période scolaire ou l'été... et seulement deux allers-retours les samedis dimanches et fêtes toute l'année avec un dernier retour vers Lyon quittant Sainte-Foy à 16h01... Autant dire qu'il est quasiment impossible de venir un samedi ou un dimanche profiter du train touristique en empruntant le transport public.

Le Gentiane Express dans le Cantal (- -)Ce train touristique circule sur 16 km, entre Riom-ès-Montagnes et Lugardes-Marchastel, sauvegardés de l'ancienne ligne Bort-Neussargues (71,24 km) fermée aux voyageurs en 1990, elle-même élément de la radiale Paris-Béziers par Montluçon, Eygurande-Merlines, Neussargues, Millau des anciens réseaux P-O et Midi. Equipé d'autorails réputés pour leur puissance, les trains de l'Association des Chemins de fer de la Haute Auvergne parcourent cette section, grimpant jusqu'à 1.061 mètres d'altitude et le plateau du Cézallier et offrant des points de vue à couper le souffle.

 Les horaires de la ligne C08 d'autocars régionaux Clermont-Ferrand-Riom-ès-Montagnes sont eux aussi à couper le souffle: un seul aller-retour les seuls lundis et mercredis, auxquels s'ajoutent deux autres les vendredis des périodes scolaires, avec un temps de parcours de deux heures. Le dimanche, un seul aller-retour est proposé et pour les seules périodes scolaires.

Gentiane ExpressAutorail X2403 du Gentiane Express, propriété des Chemins de fer de Haute-Auvergne, entretenu par leurs bénévoles. Du triangle cantalien Aurillac-Bort-Neussargues-Aurillac ne demeure plus exploité que Neussargues-Aurillac. L'interruption de la section Bort-Eygurande-Merlines par submersion de la plateforme lors de la mise en eau du barrage de Bort-les-Orgues en 1950 et l'abandon des travaux d'une déviation ferroviaire entre Eygurande et Bort a lourdement handicapé les sections encadrantes de la radiale Paris-Aurillac/Béziers. (Doc. CFHA, https://www.gentiane-express.com)

 Depuis Aurillac via Murat, la ligne C32 offre une rotation le vendredi uniquement en période scolaire, proposée en 2h05mn, avec ajout d'une rotation le lundi dans l'autre sens toujorus en période scolaire, et rien d'autre. Depuis Saint-Four via Murat, la ligne C31 offre un service en 1h15mn le vendredi de période scolaire, avec retour le lundi. Plus sérieuse, la C24 depuis Saint-Flour et Neussargues offre deux allers-retours en semaine toutes périodes, plus un amorcé depuis Neussargues, un seul le dimanche. La C33 depuis Mauriac relève de l'anectote (un service mercredi et vendredi, retours lundi et jeudi, seulemen en période scolaire). Conclusion : l'accès à Riom-ès-Montagnes, gare de départ, pour voyager en Gentiane Express, est impossible par transport public.

En Occitanie

Le Train à Vapeur des Cévennes (-)Ultime reliquat du dense réseau des premiers plateaux entre plaine du Languedoc au sud, Causses et Cévennes au nord, la section Anduze-Saint-Jean-du-Gard voit circuler un train touristique réputé, qui dessert au passage la célébrissime bambouseraie de Prafrance, tout près d’Anduze.

 Section de 13,20 km de l’antenne PLM reliant Lézan à Saint-Jean-du-Gard (20,5 km), cet itinéraire longe le Gardon d’Anduze après l’avoir franchi une première fois à la sortie de la gare d’Anduze au sortir du tunnel de 833 m passant sous l’éperon rocheux qui domine la ville. Cette antenne, originellement destinée à être poursuivie jusque dans l’Aveyron au-delà de Saint-Jean-du-Gard, faisait partie du réseau comprenant les lignes (Alès) Mas-des-Gardies-Quissac-Sommières-Les Mazes (Montpellier), branchée sur l’axe Nîmes-Clermont-Ferrand d’un côté, sur l’axe Tarascon-Sète de lautre, et ses autres antennes Quissac-Le Vigan, Sommières-Nîmes, Sommières-Gallargues.

 Alors que ce chemin de fer touristique fonctionne avec un grand succès depuis 1982, l’Etat a poussé l’ineptie jusqu’à déclasser la section Mas-des-Gardies-Lézan, longue de seulement 6,77 km, interdisant ainsi à l’exploitant du Train à Vapeur des Cévennes d’acheminer son matériel roulant par voie ferroviaire depuis les lointains ateliers dont il est client. Et a fortiori de permettre le moindre acheminement de voyageurs par train depuis Alès ou Nîmes.

TVCLe Train à Vapeur des Cévennes dans son environnement naturel. Le parti choisi est celui d'un voyage d'agrément et patrimonial. (Doc. ales.fr ville et agglomération d'Alès)

 Pour rejoindre Anduze depuis Alès,  plusieurs lignes du réseau péri-urbain de la communauté d’agglomération d’Alès, subtilement dénommé « Ales’Y », peuvent être empruntées : 72, 73, 710 par  Saint-Christol et 81 par Générargues. Les 72 et 81, qui desservent aussi Saint-Jean-du-Gard, offrent une fréquence  organisée sur les flux domicile-travail de semaine, avec des rotations très peu nombeuses le samedi et nules le dimanche. La 72 relie Anduze à Alès en 44 minutes, la 81 relie Anduze à Alès en 37 mn. Les autres lignes susmentionnées  sont en fait des rotations scolaires. Grave bémol : aucun service n’est proposé le dimanche.

 Depuis Nîmes, les cars LiO (services régionaux) proposent un service par la ligne 112 (Nîmes-Anduze-Saint-Jean-du-Gard), qui effectue le parcours Nîmes-Anduze en 1 h 13 mn. La ligne propose sept rotations en semaine de périodes scolaires,  trois rotations le samedi, trois rotations le dimanche en période de vacances d’été (deux seulement en période de « petites » vacances).

 Depuis Montpellier, frontière interdépartementale oblige (Hérault-Gard), le site des transports régionaux d’Occitanie LiO propose un parcours Montpellier-Anduze par TER Montpellier-Nîmes puis ligne de car 112 en… 2 h 21 mn. Le parcours direct par route via Saint-Mathieu-de-Tréviers et Quissac met Anduze à 62 km de Montpellier avec un temps de parcours évalué par ViaMichelin à 1 h 16 mn.

 L’accès au Train à Vapeur des Cévennes est donc très difficile depuis Alès, pourtant proche, par transport public, quelle que soit l’origine du parcours. L’activité touristique qu’il constitue est donc quasiment inaccessible par transport public en fin de semaine, difficilement en période scolaire. Il en va de même au passage pour la Bambouseraie de Prafrance.

Le Train rouge du Train du Pays Cathare et du Fenouillède (++) Cet autorail et train touristique parcourt les 46 km de la section Rivesaltes-Axat (Pyrénées-Orientales) de l'ancienne ligne longue de 122 km Carcassonne-Rivesaltes par Limoux, Quillan et le magnifique défilé de Saint-Martin-Lys. Ce Train rouge est amorcé à Rivesaltes. Cette dernière gare est desservie par les TER Occitanie de la ligne du littoral Port-Bou-Perpignan-Narbonne-Nimes-Avignon/Marseille. L'accès au Train rouge est donc possible par une simple corrsespondance fer-fer, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Soulignons que l'Etat a malheureusement déclassé la section de Quillan à Saint-Martin-Lys par le défilé susmentionné, malgré sa faible longueur (7,4 km), ce qui exclut d'étendre le parcours du Train rouge au-delà d'Axat... ou celui des TER au-delà de Quillan. La section Carcassonne-Limoux est exploitée par TER, sa prolongation jusqu'à Quillan en voie de restauration par la région Occitanie.

Chemin de fer touristique du Haut-Quercy (- -) Dans le département du Lot, ce train à vapeur touristique parcourt 6,5 km en corniche au-dessus de la belle vallée de la Dordogne entre Martel, cité médiévale, et Saint-Denis-Près-Martel (rebaptisé aussi Saint-Denis-les-Martel).

Haut QuercyEn corniche au-dessus de la vallée de la Dordogne, le tran touristique du Haut-Quercy offre un panorama spectaculaire. Le gestionnaire du réseau a voulu faire quelque économie en retirant 17 km de son catalogue, ce qui n'a probablement allégé ses charges que de façon homéopathique, tout en le privant d'un atout touristique qui aurait pu compléter le trafic classique. Notons que les emprises de la section fermée ont été aliénées pour dégager celles de l'autoroute A20 à proximité de Souillac. (Doc. Chemin de fer touristique du Haut-Quercy/Train à vapeur de Martel/Le Truffadou)

Il s'agit d'une partie de la section Souillac-Sarlat (17 km) fermée à tout trafic en 1989, de la ligne Souillac-Viescamp-sous-Jalès longue de 79,3 km. Ce train n'est malheureusement pas facilement accessible par TER. La distance entre la tête ouest de son parcours, Martel, et la gare de Souillac desservie par les TER depuis Brive et Toulouse est de 14 km. La distance entre la tête est de son parcours à proximité de Saint-Denis-Près-Martel et la gare TER éponyme desservie par les TER depuis Brive, Aurillac et Figeac, est d'environ 2 km, mais le terminus est isolé en hauteur.

 L'embraquement et siège de l'exploitant se trouve à Martel. La gare du chemin de fer touristique à Martel est accessible par autocar LiO (région Occitanie) en 24 minutes par la ligne 888 depuis la gare de Souillac à raison de 4 allers-retours quotidiens... sauf les samedis et dimanches. Notons que dans ces conditions, le schéma d'accès proposé par le site du train touristique ne présente logiquement qu'une carte routière.

En Provence-Alpes-Côte-d’Azur

Depuis la suspension des circulations du Train touristique du Centre Var, entre Carnoules et Brignoles, section de 24 km de la ligne neutralisée à voie normale Carnoules-Gardanne (79 km), aucun train touristique circulant sur ses propres voies n’est en exploitation dans cette région.

Le Train des Pignes (++) Toutefois sur la ligne à voie métrique Digne-Nice (151 km), la section Puget-Théniers-Le Fugeret (25 km) voit circuler un train touristique à vapeur réputé. Il circule dans un paysage remarquable et les localités desservies (Puget-Théniers, Entrevaux,  Annot, Le Fugeret) associent leurs activités touristiques au train. Le parcours suit les vallées du Var, du Coulomp et de la Vaire. Annot-Le Fugeret (5 km) est effectué au-dessus de la vallée de la Vaire à flanc de montagne, après plusieurs courbes remarquables en déclivité, dans un environnement alpin fascinant.

GECPIntercalée entre les services des autorails réguliers des Chemins de fer de Provence, cette circulation du Train des Pignes à vapeur, organisée par le GECP, constitue un atout touristique important pour les Alpes-Maritimes et la Haute-Provence. L'association GECP a joué un rôle-clé depuis un demi-siècle dans la défense de l'intégrité de l'ensemble de la ligne, plusieurs fois menacée de liquidation. (Doc. dignelesbainstourisme.com / Communauté d'agglomération de Digne-les-Bains Val de Durance)

 L’accès à cette circulation touristique  à vapeur est aisément possible et recommandée par les circulations commerciales des Chemins de fer de Provence à partir de Nice CP et autres gares du parcours.

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Commentaires
E
Bonjour,<br /> <br /> Petite précision, Itinisère n'est qu'un calculateur d'itinéraires. Les lignes T90 à T92 dépendent du réseau Cars Région Isère (anciennement TransIsère).
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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
  • Le chemin de fer est indispensable à toutes nos villes et ne doit pas être l'apanage de la seule région-capitale. Les lignes transversales, régionales et interrégionales doivent contribuer à une France multipolaire, équitable au plan social et territorial.
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