Montpellier : le candidat socialiste aux municipales ressort le tramway gratuit

 C’est désormais une vieille rengaine électorale, celle du transport public gratuit. A Montpellier, ville aux 4 lignes de tramway qui en construit une cinquième et vient d’étendre son réseau de bus urbains et suburbains, le candidat socialiste Michael Delafosse lance sa campagne sur le thème des transports publics gratuits.  Ancien adjoint du maire Hélène Mandroux (PS), actuellement dans l’opposition au maire Philippe Saurel (DVG),  il affirme que la mesure, destinée aux habitants de Montpellier Méditerranée Métropole, est finançable « sans augmenter les impôts des familles ». Probablement ceux des entreprises et commerces, peut-être ?

  La question de la gratuité des transports publics urbains semblait avoir été tranchée lors du dernier scrutin municipal. Déjà mise sur le tapis par plusieurs listes candidates, elle avait été mise au tapis par l’élection de Philippe Saurel qui l’avait emporté en rupture avec le parti socialiste. Philippe Saurel proposait alors le voyage à un euro. Il appliqua la mesure dès 2014, première année de son mandat, sur tout le réseau TaM, non sans habileté : la contrepartie du voyage à un euro était l’achat d’une carte de dix voyages au prix de 10 euros. Cette carte semble avoir favorisé l’usage du transport public, d’autant que ce prix est resté inchangé durant tout le mandat.

 L’idée selon laquelle la gratuité du transport serait neutre sur la fiscalité est d’autant plus surprenante que la couverture recettes/dépenses du réseau TaM est honorable. Longtemps la ligne 1 du tramway (Odysseum-Mosson) équilibrait son exploitation. Le paiement du voyage constitue une juste contribution à un service de haut niveau, modéré par des tarifs sociaux et par cette carte de dix parcours. Il faudra aussi préciser les modalités techniques d’une gratuité réservée « aux habitants de la Métropole »

 Le report modal de l’automobile vers le transport public est conditionné par d’autres considérations : fréquence, temps de parcours, correspondances, amplitude horaire, sûreté.  Le meilleur argument pour accroître encore ce report est surtout d’améliorer l’offre et la sûreté. Concernant ce tout dernier point, il est douteux que le thème de la gratuité enthousiasme vraiment l’électeur montpelliérain.