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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
17 avril 2025

Un aperçu de la régularité en 2023 et 2024 pour TGV, Intercités et TER du Grand Sud-Est

 Tandis que le 15 avril les élus et délégués d’associations manifestaient à Paris contre la dégradation du transport sur les deux grandes radiales classiques Clermont-Ferrand-Paris et Toulouse-Limoges-Paris, l’émotion n’était pas moins grande à la lecture des statistiques de retards sur d’autres lignes dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, tant pour les TGV, Intercités que pour les TER. On dispose aussi de statistiques globales pour la région Occitanie.

 Sur Paris-Toulouse (POLT), les temps de parcours se sont encore dégradés depuis la mise en service de la LGV Paris-Tours-Bordeaux alors que la ligne transporte quelque 2,6 millions de voyageurs chaque année. Sur Paris-Clermont-Ferrand, un train sur cinq arrive avec plus de 5 mn de retard et en janvier l’un d’eux a affiché près de douze heures de retard en raison d’une panne de locomotive. Cette ligne transporte 1,9 million de voyageurs par an et pourrait en transporter plus si sa régularité s’améliorait.

Bref stationnement d'un TER Marseille-Nice en gare d'Antibes. La rame Corail cèdera bientôt aux rames pilotées et entretenues par Transdev. (Cl. RDS)

 Voici un point sur la régularité ailleurs dans les deux régions du grand Sud-Est Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Chambéry et Grenoble-Paris, lignes TGV les moins ponctuelles, Paris-Briançon, pire ligne Intercités

 Côté TGV, soit sept lignes pour les deux régions, selon les données fournies par la SNCF ou Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur et synthétisées par une étude publiée par le quotidien Le Dauphiné Libéré le 11 avril, c’est la liaison Chambéry-Paris qui est la moins fiable avec 21,21 % des TGV en retard en 2024. Elle est suivie par Grenoble-Paris à 17,63 % de TGV en retard et le retour Paris-Grenoble à 17,39 %.

 Les liaisons TGV les plus fiables pour ces deux régions ont été, en tête, les Paris-Genève avec 8,59 % de trains en retard et les Paris-Avignon avec 11,38 % de retards.

 Côté Intercités, plusieurs lignes touchent les trois régions : de jour, Bordeaux-Marseille, Paris-Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand-Béziers, Lyon-Nantes, Nancy-Lyon, Toulouse-Bayonne, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; de nuit, Paris-Aurillac, Paris-Rodez-Albi, Paris-Latour-de-Carol, Paris-Nice, Paris-Cerbère, Paris-Bordeaux-Tarbes.

 La plus irrégulière de ces lignes Intercités est la ligne Paris-Briançon de nuit, qualifiée même de « pire ligne de France ». En 2024, sur les 220 trains qui de janvier à novembre ont relié Paris à Briançon de nuit, 98 ont accusé un retard à l’arrivée. Dans le sens Briançon-Paris, la situation est même pire avec 110 retards sur 220, soit un taux de 50 %. Le maire de Briançon Arnaud Murgia, rappelle Le Dauphiné Libéré avait adressé une lettre de protestation au ministre de l’époque Philippe Tabarot et déplore « un réseau vieillissant » et « l’urgence de reconstituer un parc de matériel roulant de nuit ».

 On notera aussi le fort taux d'irrégularités sur la ligne Intercités Bordeaux-Marseille. Le taux de retard au départ ou à l'arrivée à Marseille Saint-Charles serait de 26,6% en 2023, soit le pire taux pour une ligne Intercités de jour...

Remontée de la régularité TER dans les trois régions

 Côté TER, sous l’autorité des régions concernées, la situation est plus correcte et même en amélioration pour chacune des deux régions. L’UFC-Que Choisir avait évalué le taux de régularité pour 2023 à 84,7 % en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et 88 % en Auvergne-Rhône-Alpes, taux remontés en 2024 respectivement à 89,4 % et 90,1 %.

 En 2024, il s’est établi à 88,3 % à 5 mn en Occitanie, alors que l’objectif avait été fixé à 90 %. L’Occitanie a décidé que le montant de la pénalité infligé par la région à SNCF Voyageurs serait redistribué aux abonnés sous forme de réduction. Pour autant, selon les chiffres de l’UFC-Que Choisir, la tendance est positive en Occitanie puisque le taux de ponctualité à 5 mn était de 75,1 % en 2023. Cette année-là, la ligne la plus régulière était Carcassonne-Quillan, avec un taux de retard de 0,8 %... avantage de l’exploitation à faible fréquence et en antenne isolée.

Rame TER Occitanie (LiO) à Saint-Sulpice-sur-Tarn. Plus on se rapproche de Toulouse, plus la ligne est engorgée, d'autant que la voie n'a pas été doublée sur toute la section Saint-Sulpice-Toulouse pour économiser le percement d'un deuxième tunnel entre Montrastruc et Montrabé, lors de la modernisation du "Quart Nord-Est toulousain" par l'ancienne région Midi-Pyrénées. (Cl. RDS)

 En Occitanie, la ligne la plus perturbée était Toulouse-Rodez, avec un taux de retards de 14 %. Cette ligne est majoritairement à voie unique et avec une forte fréquence sur le tronc commun au sud de Tessonnières (avec la ligne Toulouse-Figeac) et de Saint-Sulpice-sur-Tarn (avec l’apport de la ligne Toulouse-Mazamet).

Auvergne-Rhône-Alpes a augmenté son offre TER de 10 %

 Soulignons que d’une année sur l’autre, Auvergne-Rhône-Alpes avait augmenté de 10 % le nombre de circulations TER, ce qui souligne la qualité de la performance. Pour autant, on note des points noirs. La ligne bi-régionale Romans-Valence-Veynes-Briançon affichait en 2024 un taux de régularité de seulement 77,2 % après une année 2023 catastrophique à 72,3 %. Cette ligne voit aussi passer, soulignons-le, l’Intercités de nuit Paris-Briançon, lui aussi au bas du tableau, ce qui pose aussi la question de la permissivité de la ligne et de ses performances vitesse.

En gare de Chambéry, rame Corail réversible Auvergne-Rhône-Alpes alternativement engagée sur la sillon alpin Annecy-Valence et sur Chambéry-Lyon. (Cl. RDS)

 En Auvergne-Rhône-Alpes, l’année 2023 a connu des lignes TER particulièrement fragiles. Lyon-Annecy n’affichait qu’un taux de régularité (moins de 5 minutes de retard) de 71,6 %,  Valence-Grenoble-Genève de 77,6 %,  Lyon-Genève de 78,4 %. Le Dauphine Libéré souligne que pour le réseau binational Léman Express (Coppet-Genève-Annemasse-Annecy/Evian/Saint-Gervais et Genève-Bellegarde) les taux de régularité « oscillaient entre 94,2 % et 98,9 % » en 2022, un signe que la rigueur helvétique contamine la Savoie, pour le meilleur.

 En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la liaison Marseille-Aix-Sisteron affichait  un taux honorable de 95,8 %, Avignon-Valence (bi-régionale) de 94,2 %.

 Terminons en notant qu’en 2023 le taux de retards des TER à l’échelle nationale en France s’établissait selon l’UFC-Que Choisir à 11 % des circulations, derrière l’Autriche (4,3 %), la Suisse (7 %) et l’Espagne (9,5 %), presque à égalité avec la Belgique (11,5 %) et devant la Suède (14 %).

Débarquement d'un Intercités Bordeaux-Marseille en gare Saint-Charles. La ligne Intercités diurne la plus irrégulière de France, talonnée de près par Paris-Clermont-Ferrand, réputée pour ses retards de longue durée. (Cl. RDS)

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Commentaires
D
Pour Paris Chambéry, le parcours terminal est en voie unique sur une ligne TER cadencée à l'heure donc il y aura forcément un croisement sur le tronçon de St André à Chambéry. Donc à moins de ne ménager un long arrêt à St Exupéry avant d'engager le TGV sur la ligne classique, tout retard même de quelques minutes se paiera cash. Pour Paris Genève c'est plus curieux car on a aussi un parcours en VU de Bourg à Bellegarde, mais c'est probablement l'indigence des liaisons TER entre Bourg et Nurieux (et leur absence totale entre Nurieux et Bellegarde alors que le potentiel est certain) et l'absence de passage par la couronne lyonnaise qui permettent de compenser ce handicap.<br /> Concernant les TER il faut se souvenir qu'un pendulaire va prendre le train 10 fois par semaine. Donc un taux de régularité en dessous de 90% est tout bonnement intolérable puisque cela signifie plus d'un retard par semaine.
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B
Votre photo, et la légende l' accompagnant, sur Saint-Sulpice sur Tarn résume(nt) tout : on chipote pour doubler complètement une des lignes TER les plus chargées de France -qui va avoir son rôle dans le SERM Toulousain - mais, par contre, aucun problème pour faire un ruban A69 aux voiture...........alors que Toulouse met en service une ZFE . Où est la logique chez nos zélitards ?
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M
Bonjour et merci pour cet article détaillé. Décidément les 2 radiales intercités sont maudites. Lors de mon récent séjour à Limoges, chaque fois que je voyais un retard affiché à Bénédictins, il concernait un intercités de Paris. Les TER du Limousin en Nlle Aquitaine étaient en revanche très ponctuels : je n'ai pas eu un seul retard en une semaine de séjour. Il faut dire que plusieurs lignes ont fermé autour de Limoges : Angoulême limitée à Saillat, Brive limitée à St-Yrieix et bientôt Felletin qui disparaîtra. Sans parler de travaux qui limitent les trains au Dorat sur la ligne de Poitiers.<br /> Je ne suis pas surpris de la mauvaise ponctualité de Lyon-Genève : la ligne est engorgée surtout entre Ambérieu et Lyon (fret, apport des circulations omnibus vers Lyon, des TER vers et de Bourg et Besançon...) Le 1er TER Lyon-Genève de 6H38 à Part Dieu est très mauvais depuis des mois, il affiche régulièrement des retards au départ de 20' et plus, non pas à cause de la ligne elle-même mais par d'importants problèmes de préparation et acheminement de la rame vide (triple Z 27500) jusqu'à Part Dieu.
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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
  • Le chemin de fer est indispensable à toutes nos villes et ne doit pas être l'apanage de la seule région-capitale. Les lignes transversales, régionales et interrégionales doivent contribuer à une France multipolaire, équitable au plan social et territorial.
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