Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
31 mai 2022

Etoile ferroviaire de Cavaillon : des cinq destinations voyageurs, il n’en reste plus que deux (étude)

 Cavaillon, cité de 26.300 habitants et siège de la communauté d’agglomération Lubéron-Monts de Vaucluse peuplée de  près de 55.000 habitants, dispose aujourd’hui d’une gare située sur la ligne à double voie électrifiée Avignon-Miramas par L’Isle-sur-la-Sorgue et Salon. Cet établissement aux vastes dimensions témoigne d’une importante activité passée, quand il expédiait des trains vers cinq directions alors qu’il n’en demeure plus que deux pour les voyageurs, trois pour le fret.

Tableau horaire des services TER "Zou !" de la ligne Marseille Saint-Charles-Miramas-Cavaillon-Avignon. La trame est assez fournie et son cadencement relativement stable malgré des décalages de minutes à certaines heures. Reste à connaître la qualité et la fiabilité des correspondances avec le réseau routier des autocars régionaux dans les gares du parcours. (Doc. SNCF TER PACA)

 Supportant un trafic fret notable de et vers les pôles industriels et portuaires de Fos, Berre et Marseille, la ligne Avignon-Miramas, qui double la ligne impériale Lyon-Avignon-Marseille par Arles, offre aussi un trafic TER relativement nourri. On compte quelque 14 missions Marseille-Saint-Charles-Avignon Centre par Cavaillon, certaines prolongées jusqu’à Avignon TGV. S’y s’ajoutent en complément deux rotations Miramas-Avignon et une Marseille Saint-Charles-Cavaillon. L’offre TER à Cavaillon présente une trame horaire quasiment cadencée à la demi-heure en heures de forte affluence.

Cinq voies à quai, deux faisceaux fret

 Malgré son importance, ce trafic TER n’explique pas les dimensions exceptionnelles des emprises ferroviaires de la gare de Cavaillon : au droit du bâtiment voyageurs, on compte cinq voies à quai dont seules quatre sont utilisées pour les TER, plus une voie parallèle de passage. Un important faisceau fret à deux entrées est implanté côté Miramas voie paire. Quatre voies en impasse sont installées côté voie impaire. Rappelons que Cavaillon, doté d’une plateforme de La Poste pour le tri des colis, fut avec Mâcon la destination des TGV postaux au départ de Paris gare de Lyon, qui circulèrent entre 1984 et juin 2015.

cavaillonVue de la gare de Cavaillon à l'époque de sa plus grande activité voyageurs, au début du XXe siècle. Cinq voies à quai, avec des trains, outre Avignon et Marseille, vers Pertuis, Apt, Orange... (Carte postale ancienne, reproduite par Passes-montagnes.fr)

 Cavaillon fut au centre d’une étoile ferroviaire à cinq branches, aujourd’hui réduite à deux destinations (vers Avignon et Miramas) pour les voyageurs, et à trois pour le fret. S’ajoute en effet la ligne de Pertuis, amorcée à 3,8 km au sud de Cavaillon, au lieu-dit Cheval-Blanc face à la commune d’Orgon, le long de la Durance. Cette voie unique de 40,5 km subsiste grâce au trafic fret à destination des usines chimiques de Saint-Auban, sur la section de ligne reliant Marseille à Veynes. Elle ne voit circuler des TER que sur sa seule extrémité orientale, au départ de Pertuis vers Meyrargues, Aix-en-Provence et Marseille Saint-Charles.

Pertuis, Carpentras et Orange, Apt et Volx

 Outre la suppression du trafic voyageurs sur Cheval-Blanc-Pertuis avec la disparition du dernier autorail Avignon-Digne en 1971, Cavaillon a perdu deux autres destinations ferroviaires : vers Carpentras et Orange par la voie de contournement d’Avignon raccordée à la ligne Avignon-Miramas à L’Isle-sur-la-Sorgues, à 9,58 km au nord de Cavaillon ; vers Apt, Saint-Même-Dauphin (embranchement vers  Forcalquier) et Volx sur la section Veynes-Marseille, ligne amorcée à la sortie immédiate de la gare de Cavaillon, côté sud, à l’amorce du faisceau impair en impasse.

 On mesure ainsi l’importance qu’a pu avoir la gare de Cavaillon, qui s’explique par la richesse maraîchère de sa région, son marché d’intérêt national et l’importance de sa ville centre. Pour autant, l’étoile ferroviaire s’est rétractée alors même que la population de la ville augmentait fortement : 13.800 habitants en 1946 ; 18.500 en 1968 ; 26.300 aujourd’hui.  La hausse démographique s’établit à 90 % depuis la Libération.

DSC04810Extrait de la carte Michelin au 200.000ème n°81 des années 1950. On distingue les lignes du réseau ferré national au départ de Cavaillon ou de localités voisines : Cheval-Blanc vers Pertuis ; L'Isle-sur-la Sorgue vers Carpentras et Orange. On notera aussi, sur la rive gauche de la Durance dans le département voisin, les lignes du réseau départemental des Bouches-du-Rhône à voie normale (en trait fin noir dentelé) au départ d'Orgon avec bifurcation à Plan d'Orgon (5km au sud de Cavaillon) vers Tarascon par Saint-Rémy de Provence et Barbentane-Rognonas par Châteaurenard.

 Outre le seul service TER Avignon-Marseille, la ville est aujourd’hui desservie par des lignes d’autocars interurbains du service de transport public régional baptisé de la très puérile onomatopée « Zou ! ». On compte deux lignes à longue distance : Carpentras-Cavaillon-Aix-en-Provence-Aéroport Marseille Provence (ligne 17) et Avignon-Cavaillon-Forcalquier-Digne (ligne 22). Des lignes d’intérêt départemental les complètent : vers Avignon en desserte fine, Pertuis et Cucuron, Carpentras et Apt.

Ces services routiers remplacent pour partie les axes ferroviaires sans service voyageurs ou purement fermés : Cheval-Banc-Pertuis, L’Isle-sur-Sorgues-Orange, Cavaillon-Volx.

Ci-dessus: carte des services routiers régionaux à grande distance (LER pour Lignes express régionales) du service régional "Zou !" en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La ligne 17 relie Avignon à Digne via Cavaillon, Apt et Forcalquier.

Ci-dessous: carte des services routiers régionaux pour le département de Vaucluse du service régional "Zou !". On note une autre ligne numérotée 17, qui relie Cavaillon à Apt par Gordes et Roussillon. (Cartes Région PACA)

Cavaillon-Cheval-Blanc-Pertuis : il ne reste qu’un peu de fret

La ligne Cheval-Blanc-Pertuis a vu passer ses dernières circulations voyageurs le 4 juillet 1971, réduites alors à un aller-retour Avignon-Digne par Cavaillon. A l’horaire  1956, le parcours Digne-Cavaillon par l’unique autorail quotidien terminus Avignon était assuré en 2 h 50 mn pour 135 km. Son temps était péjoré par les 29 mn exigées pour effectuer les 22 km entre Digne et Saint-Auban avec arrêts aux quatre petites gares intermédiaires. Aujourd’hui, la ligne 22 des autocars ZOU ! propose trois allers-retours Cavaillon-Digne par jour (mais un seul le dimanche) en 2 h 40 mn. La ligne 8 du même réseau routier assure entre Cavaillon et Pertuis 11 allers-retours quotidiens omnibus en semaine en 1 h 02 mn, contre 48 mn par autorail sans arrêt intermédiaire en 1956.

PertuisTER vers Marseille Saint-Charles au départ de Pertuis. Les importantes emprises de la gare permettaient à la fois de traiter les trains de la ligne de Cavaillon et au-delà, certains étant prolongés jusqu'à Digne, et les rebroussements de ceux de la ligne des Alpes Grenoble-Marseille avant que ne fût construit le raccordement évite-Pertuis au nord de Meyrargues. (Doc. Fabrice Betbeder)

 Cette ligne longue de 40,5 km longe la cours inférieur de la Durance orienté est-sud-est/ouest-nord-ouest sur la rive droite, au pied du long massif calcaire du Lubéron dont le sommet culmine à 1.125 m d’altitude, et de ses piémonts. Cette ligne fut conçue comme un élément d’une liaison d’Avignon à Gap et mise en service par le PLM en 1871, l’année suivante pour les voyageurs. Son profil est favorable avec peu de courbes, de longs alignements, parfois sur digue, et des déclivités ne dépassant pas 8 ‰.

 Avant sa suppression, le service voyageurs omnibus desservait depuis Cavaillon 9 gares ou haltes intermédiaires. Les principales stations depuis Cavaillon, toutes fermées, sont Cheval-Blanc (4.300 habitants à ce jour), Mérindol (2.200 habitants), Lauris (3.900 habitants), Cadenet (4.200 habitants) et Villelaure (3.400 habitants). Notons que plusieurs de ces localités, pittoresques, connaissent une belle fréquentation touristique. La plaine de la Durance et ses environs est riche d’activités agricoles.

Orange-Carpentras-L’Isle-sur-la-Sorgue-Cavaillon : une rocade sacrifiée

 La ligne Orange-Carpentras-L’Isle-sur-la-Sorgue (Cavaillon) était longue de 38 km, filant vers le sud-est depuis Orange au large du Mont Ventoux (1.912 m d’altitude) et des dentelles de Montmirail. Elle franchissait l’Ouvèze à Joncquières (5.500 habitants à ce jour) puis desservait Sarrians (6.128 habitants), Aubignan-Loriol (5.800 et 2.500 habitants), Carpentras (29.500 habitants) où était établie la jonction vers Sorgues-Chapteauneuf-du-Pape, toujours en service, puis Pernes (10.200 habitants) et Velleron (3.000 habitants). L’Isle-sur-la-Sorgues, gare de jonction dénommée L’Isle-Fontaine de Vaucluse, compte 20.000 habitants.

DSC04576Vestiges de la ligne Orange-L'Isle-sur-la-Sorgue à un peu plus d'un kilomètre de la gare de Carpentras côté Orange. Dans la désormais grande tradition ludique des autorités locales françaises, encouragées par Paris, la voie a été remplacée par un revêtement pour transformer la ligne en piste cyclable et piétonnière. Pendant ce temps, faute de trains les scolaires, salariés et non-motorisés sont priés d'emprunter des autocars ou leurs voitures particulières sur des voiries surchargées... et dangereuses. ©RDS

 La ligne desservait un territoire riche de son agriculture mais aussi d’une industrie remarquablement dense, puisqu’on comptait 120 usines le long de son parcours,  des filatures aux produits chimiques en passant par les papeteries. Le trafic fret sur les dernières sections en service a été liquidé en 1988. Cette ligne, principalement dédiée au fret était à voie unique mais une section de doublement ou croisement en pleine voie était prévue au nord de Carpentras dans une longue tranchée au sud de la gare d’Aubignan-Loriol.

 Le service voyageurs a été suspendu dès 2 octobre 1938 au bénéfice des services routiers, par la SNCF qui n’était alors âgée que de neuf mois. La section sud Pernes-L’Isle-sur-la-Sorgues a été  retranchée du réseau ferré national en 1970, la section nord Orange-Carpentras en 1995. La section Carpentras-Pernes a été retranchée en 2002, décision annulée en 2004 mais apparemment rétablie depuis puisqu’elle ne figure plus sur la carte officielle du RFN en 2022. A la sortie sud de Carpentras, une courte voie est maintenue pour un éventuel trafic fret d’entreprises voisines.

Aujourd’hui, la ligne Carpentras-Cavaillon du réseau routier Zou ! propose 8 allers-retours quotidiens en semaine en 46 minutes. Quand la ligne Orange-Carpentras était en service, le même itinéraire ferroviaire affichait 26,7 km. Il pourrait être effectué par train moderne en quelque 20 minutes.

Cavaillon-Apt-Volx, le plus court chemin de fer vers la moyenne Durance, fermé

 La liaison ferroviaire Cavaillon-Volx était longue de 78,3 km. Elle additionnait la ligne de Cavaillon à Apt et Saint-Maime-Dauphin (70,5 km) et la section Saint-Maime-Daupin-Volx de l’antenne de Volx à Forcalquier elle-même longue de 14,8 km. Volx était la gare de jonction avec la ligne Lyon-Marseille par Grenoble et Veynes.  L’ensemble, à voie unique, fut mis en service progressivement : en 1877 de Cavaillon à Apt, en 1890 d’Apt à Saint-Maime-Dauphin et de Forcalquier à Volx. Le trafic voyageurs fut supprimé par le PLM dès  1934 entre Apt et Saint-Maime-Dauphin et entre Forcalquier et Volx, en 1938 entre Cavaillon et Apt. Le fret a été supprimé progressivement à partir de 1941 (Saignon-Biabaux) et 1989 (Cavaillon-Apt) sur la ligne au départ de Cavaillon, entre 1956 (Forcalquier-Notre-Dame de la Roche) et 1970 (jusquà Volx). L’ensemble est aujourd’hui juridiquement fermé.

Schémas de profils des lignes Cheval-Blanc-Pertuis, Forcalquier-Volx et Cavaillon-Volx. Avec des déclivités de 15 à 17 pour mille presque en continu à l'est d'Apt, de part et d'autre du seuil de Villemus entre les vallées de l'Encrème et de la Largue, la ligne Cavaillon-Volx sollicitait beaucoup la traction vapeur. Pour les liaisons entre l'ouest du Vaucluse et la moyenne Durance, cette ligne qui courait au nord du Lubéron perdait ainsi une partie de son net avantage kilométrique sur celle de Cheval-Blanc-Pertuis qui court au sud du même massif, au profil beaucoup plus plat. Mais Cavaillon-Volx permettait la desserte fine d'une région à haut potentiel touristique, viticole et arboricole aujourd'hui laissée à la route seule.

 Comme la ligne Cheval-Blanc-Pertuis, cet axe courait le long du massif du Lubéron mais côté nord, empruntant la dépression est-ouest entre Lubéron et plateau de Vaucluse, parcourue par la rivière Coulon qui coule vers Cavaillon  où elle se jette dans la basse Durance, avant de franchir un petit col à proximité de Reillanne et de passer dans la vallée de la Largue, affluent de la moyenne Durance, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Outre sa desserte locale dans une région de forte activité viticole et fruitière et sa liaison entre le bassin d’Avignon et Apt (11.000 habitants aujourd’hui, 29.200 habitants dans son intercommunalité), elle traverse une région à forte activité touristique, entre Gordes à 6 km de l’ancienne gare de Maubec, Bonnieux à 7 km de l’ancienne gare éponyme, Roussillon, à 6 km de l’ancienne gare des Chênes et bien sûr Apt. A l’autre extrémité, Volx (3.300 habitants en 2019,1.000 habitants en 1950) voit sa population augmenter aujourd’hui dans le cadre de la zone périurbaine de Manosque. Forcalquier a vu sa population doubler depuis 1950, à 5.150 habitants aujourd’hui.

Cavaillon-AtAncienne gare de Bonnieux, sur la ligne Cavaillon-Apt-Saint-Maime-Dauphin-Volx. L'inconvénient de cette ligne, outre ses pentes importantes à l'est d'Apt, résidait dans le fait qu'elle passait à l'écart des villages perchés au-dessus de la plaine  du Coulon, au nord sur les flancs du plateau de Vaucluse, au sud sur ceux du Lubéron. En revanche, elle desservait le centre d'Apt et permettait une économie substantielle de distance entre la moyenne Durance et Cavaillon. Aujourd'hui, ces villages sont desservis par autocars dans leurs centres mais par deux lignes différentes, aux fréquences squelettiques. (Doc. Véronique PAGNIER, domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12043858)

 L’axe ferroviaire Cavaillon-Volx/Forcalquier connaissait peu d’ouvrages d’arts, excepté un important viaduc sur le Viou à l’entrée de Forcalquier long de 136 m et en courbe, précédé d’un tunnel, et un autre viaduc, à l’entrée ouest d’Apt, sur la Largue, long de 240 m. Un seul autre tunnel avait été percé entre Viens (Vaucluse) et Céreste (Alpes-de-Haute-Provence).

La ligne via Apt économisait sur celle via Pertuis près de 13 % de la distance Cavaillon-Volx

  Cet axe constituait entre la moyenne Durance (Volx, Saint-Auban/Digne, Sisteron…) un lien nettement plus court que celui via Pertuis et Cheval-Blanc : 78,3 km entre Volx et Cavaillon via Apt, 89,8 km entre Volx et Cavaillon via Pertuis, soit une différence de 11,5 km soit près de 13 % du linéaire. Mais le profil du parcours via Apt affichait des déclivités  jusqu’à 17 ‰, soit plus du double des maximales de l’itinéraire via Pertuis. Par ailleurs, la distance propre - d’une ligne principale à l’autre - de ces sections encadrant le Lubéron au nord et au sud (et donc leurs coûts d’entretien) plaidait en faveur de l’itinéraire via Pertuis : 78,3 km de voie à entretenir entre Cavaillon et Apt ; 40,5 km entre Cheval-Blanc et Pertuis. Le choix du ministère des Finances était vite scellé. Vu de Paris, ces deux lignes vaguement parallèles n’avaient pas de raison d’être et les populations et activités desservies avaient toutes les raisons, au regard de l’Etat centralisateur acquis dès les années 1930 à l’industrie automobile, de se contenter de la route.

Cavaillon-VolxVue plongeante sur une section montagneuse de la ligne Cavaillon-Saint-Maime-Dauphin (Volx) dans la vallée de l'Encrème, affluent du Coulon, entre Céreste et Reillanne. (Carte postale ancienne)

 Précisément, par la route le réseau d’autocars Zou ! de Vaucluse propose une ligne 17 Cavaillon-Apt  (à ne pas confondre avec la ligne 17 Zou ! du réseau d’autocars express dit LER, citée plus haut) avec une seule rotation quotidienne en semaine, et le trajet effectué en 1 h 15 mn. Contrairement à l’ancienne ligne ferrée qui cheminait dans la plaine entre Lubéron et plateau de Vaucluse, cette ligne d’autocars passe légèrement plus au nord et dessert les centres de Gordes et Roussillon. Elle est complétée par une ligne 18 qui, elle, passe au flanc du Lubéron, desservant les centres d’Opède, Ménerbes, Lacoste et Bonnieux par des routes tourmentées. Cette liaison est proposée deux fois par jour et par sens en semaine entre Apt et Cavaillon en 1 h 30 mn.

En 75 ans, la population du Vaucluse a bondi de 110 %

 L’étoile ferroviaire de Cavaillon est donc réduite pour les voyageurs à seulement deux sur les cinq destinations ferroviaires originelles, dans un département de Vaucluse dont la population est passée de 268.000 habitants en 1954 à 561.469 habitants en 2019, soit une hausse de 110 % en 75 ans. Parmi les plus petits départements français en termes de superficie,  il n’en est pas moins multipolaire puisqu’il compte, outre Avignon (91.200 habitants) cinq autres communes dont la population est supérieure à 20.000 habitants : Carpentras, Orange, Cavaillon, Pertuis, L’Isle-sur-la-Sorgue. Malgré cela, en matière de transport interurbain, ces pôles restent majoritairement reliés par route, à l'exception notable de l’offre TER sur l’étoile d’Avignon vers Orange, Cavaillon et depuis quelques années Carpentras. Mais, entre ces trois dernières villes auxquelles il convient d’ajouter Apt et Pertuis, c’est toujours l’autocar qui domine, circulant le long de reliquats d’infrastructures ferroviaires passées par profits et pertes.

DSC04583TER bimode en attente de départ dans la nouvelle gare en cul-de-sac de Carpentras. La réouverture en avril 2015 de la ligne reliant l'ancienne capitale du Comtat Venaissin à Sorgue-Châteauneuf-du-Pape après complète rénovation et son succès commercial montrent l'utilité du mode ferroviaire dans ce département de Vaucluse dont la démographie a explosé. Malheureusement le réseau reste polarisé sur Avignon, laissant les relations périphériques ou de rocade au tout-routier. ©RDS

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Article très intéressant............qui hélas démontre, encore une fois, l' inculture ferroviaire Française.
Répondre
D
Merci pour l'article. Vous soulignez à juste titre la dégradation de la desserte voyageur, mais côté fret c'est encore pire: à Cavaillon là où s'alignaient avant d'innombrables wagons de primeurs, on ne voit plus que des rails rouillés disparaissant sous l'herbe. Apparemment pour justifier la mise en circulation de l'unique train de primeur du RFN, il faut concentrer toute la production espagnole, la production provençale n'y arrive plus. Même si certaines lignes mériteraient qu'on envisage leur réouverture, le réalisme oblige à se focaliser en région Sud sur celles qui n'ont pas encore disparu (Cavaillon Pertuis, Aix Rognac, Gardanne Carnoules, St Auban Digne) sans parler de proposer une desserte digne de ce nom entre Aix et Sisteron en pensant à desservir les centres de recherche d'ITER et Cadarache...<br /> <br /> A noter que transporturbain avait suggéré dans l'optique du développement du réseau d' Avignon, de récupérer une partie du réseau de la RDT13 sous forme de tramway interurbain (portion entre Avignon et Châteaurenard).
Répondre
P
Merci beaucoup pour cet article et la qualité de ce blog !<br /> <br /> Petite lueur d'espoir pour la ligne Volx-Forcalquier/Cavaillon : Un tunnel d'un gabarit généreux, ferroviaire ?, à été construit sous le canal de Provence à Volx sur l’emplacement de la plateforme de la défunte ligne.
Répondre
Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
  • Le chemin de fer est indispensable à toutes nos villes et ne doit pas être l'apanage de la seule région-capitale. Les lignes transversales, régionales et interrégionales doivent contribuer à une France multipolaire, équitable au plan social et territorial.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité