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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
17 août 2021

TER SNCF poursuit la diffusion de magnifiques vidéos aériennes sur de belles lignes, valorisant le tourisme ferroviaire français

 La division TER de SNCF Voyageurs a mis en ligne, sur différents réseaux sociaux internet, de courtes vidéos destinées à la promotion d’itinéraires touristiques de lignes TER. Cette initiative a pris de l’ampleur depuis les premières publications, que Raildusud avait évoquées : une vidéo sur la ligne de la Côte Bleue près de Marseille et une autre sur la ligne des Alpes Grenoble-Veynes, cette dernière actuellement neutralisée pour travaux. La SNCF a ainsi réalisé de magnifiques petits films qui mettent en valeur à la fois les paysages traversés par les TER et les opportunités de visites des gares desservies.

Ces vidéos « Escapades secrètes en TER » valorisent des services non frappés de « passe sanitaire »

 Il faut désormais souhaiter que cet effort se concrétise sur le terrain avec le renforcement des services TER allégés les samedis et dimanches matin, jours de loisirs, de véritables balisages touristiques dans les gares et haltes encore desservies, leur réhumanisation et le retour d’animations à bord des trains sur les parcours les plus spectaculaires... Et plus généralement une augmentation des fréquences afin de permettre de véritable randonnées à partir du rail.

 Le succès des trains touristiques privés indique que le marché ne demande qu’à être accompagné sur les lignes régionales du réseau principal qui n’ont pas été fermées au long des décennies.

TER France

Affiche annonçant une promotion sur le prix des voyages TER cet été en France. Les vidéos consacrées aux plus belles lignes du réseau, réalisées avec les Régions de France, font partie de cette campagne alors que les Français sont souvent restés dans leur pays pour les congés d'été. (Doc. TER SNCF)

 Ces vidéos promotionnelles intitulées « Les escapades secrètes en TER » sont proposées par TER SNCF, certaines avec la participation de Gares & Connexions,  en lien avec l’association Régions de France. Elles accompagnent une campagne promotionnelle vers les jeunes et répondent à une volonté d’inciter aux voyages d’agrément par train, thème longtemps délaissé par l’exploitant comme par les régions autorités organisatrices. Elles permettent aussi d’attirer de nouveaux clients que la « crise sanitaire » porte à rester en France pour leurs vacances.

 Mieux, les TER n’étant pas concernés par la nouvelle réglementation des « passes sanitaires » imposés par le gouvernement pour voyager à longue distance, cette campagne tombe à pic. Notons enfin qu’elle survient alors que le marché des TER s’ouvre à la concurrence, qui a déjà remporté des marchés avec Regioneo dans le Grand Est.

 Dans le grand Sud-Est étudié par Raildusud, soit les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, TER SNCF et Régions de France proposent plusieurs vidéos.

Le Train Jaune Villefranche-Vernet-les-Bains-Latour-de-Carol-Enveitg : jusqu’à 1.165 m d’altitude

A tout seigneur, tout honneur : le train jaune, ou « Canari » pour les intimes. Cette ligne ouverte de 1917 à 1920, longue de 62,56 km, à voie métrique et électrifiée par troisième rail en courant continu à la tension de 850 V s’amorce à Villefranche-Vernet-les-Bains à l’altitude de 427 m pour atteindre Latour-de-Carol à l’altitude de 1.231 m.

 A Villefranche, elle est en correspondance avec des TER de la ligne à voie normale en provenance de Perpignan, électrifiés par caténaire 1.500 Vcc, rétablie après l’interminable interruption « pour enquête » par la justice pendant près de deux ans, suite au terrible accident autocar scolaire-train de Millas qui avait fait six morts en décembre 2017. Aucun dysfonctionnement ne fut relevé côté SNCF.

 A Latour-de-Carol, le Train jaune est en correspondance avec les Cercanias de la Renfe vers Barcelone par Ripoll, sur voie à l’écartement large ibérique de 1,668 m, électrifiée en 3.000 Vcc, et avec la ligne TER à voie standard de 1,450 m vers Toulouse par Foix, électrifiée en 1.500 Vcc, qui fait aussi l’objet d’une vidéo de TER SNCF. La gare de Latour-de-Carol constitue ainsi une exception ferroviaire réputée, avec ses trois écartements et ses trois courants d’alimentation.

Le Train jaune est équipé aussi bien de rames automotrices modernes Stadler que de rames anciennes avec voitures découvertes. Toutes permettent de découvrir un paysage fascinant, aux flancs du Canigou et avec des déclivités d’exception. De 427 m d’altitude à Villefranche, la ligne atteint 1.592 m entre Bolquère-Eyne et  Font-Romeu-Odeillo-Via, soit un dénivelé de 1.165 mètres en 30,5 km, ou encore une moyenne de 38,2 mètres par kilomètre !

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Revenez dans le Train Jaune, véritable monument de l'Occitanie. Également appelé " le Canari " en raison de sa couleur, il relie Latour-de-Carol à Villefranche-de-Conflent...

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Au cours de son ascension, la ligne suit le cours de la Têt, qu’elle franchit par deux viaducs d’exception qui portent le nom des ingénieurs qui les conçurent : le viaduc Séjourné au kilomètre 18 depuis Villefranche, ouvrage en pierre de 236,70 m de longueur et d’une hauteur sur le cours d’eau de 65 m ; le viaduc métallique Gisclard au km 24,4, seul pont ferroviaire suspendu en service en France,  d’une longueur totale de 253 m avec partie centrale suspendue de 156 m, et une hauteur de 80 m au-dessus du cours d’eau. Le viaduc Gisclard présente une pente de 60 mm/m, taux de déclivité maximale présenté par la ligne.

 TER SNCF, à travers cette vidéo, suggère aux voyageurs de « vivre une expérience unique à travers le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes ». « Vous découvrirez les sommets environnants, les hauts plateaux cerdans ainsi que des sites culturels d’exception et des sites naturels parfaits pour la randonnée », explique le commentaire. L’évocation du four solaire de Font-Romeu montre par ailleurs que la technique moderne marque, comme le tourisme estival ou hivernal et le centre d’entraînement sportif d’altitude, que ce train dessert une région dynamique et qu’il y a toute sa place, malgré la concurrence routière.

Saint-Gervais-les-Bains-Vallorcine (et Martigny…) : un tracé d’exception au pied du Mont-Blanc

En Auvergne-Rhône-Alpes, après avoir promu la ligne Grenoble-Veynes, les vidéos de TER SNCF nous proposent un voyage sur une autre ligne à voie métrique électrifiée par troisième rail, comme celle du Train jaune. Il s’agit de la non moins célèbre ligne qui relie Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet, en Haute-Savoie, à Vallorcine et au Châtelard-Frontière, à la frontière du Valais. Longue de 36,61 km et mise en service de 1901 à 1908, cette artère sinueuse part de l’altitude 581 m à Saint-Gervais, pour atteindre à son point culminant à 1.386 m, dans le tunnel des Montets, long de 1.882 m et aménagé pour permettre le passage d’automobile lors de la fermeture du col du même nom.

 La déclivité la plus impressionnante est située entre Chedde et Servoz. La voie y a été conçue sur une assez longue section en déclivité de 90 ‰ (soit 9 cm par mètre) pour permettre aux convois de passer de l’altitude 599 m à l’altitude 813 m  en environ 4 km. La ligne franchit ici un saut glaciaire  impressionnant, que l’autoroute voisine franchit au moyen d’un long viaduc. Or cette section à 90 ‰ est franchie en simple adhérence, c’est-à-dire sans crémaillère, un record en France. Après des décennies de sous-investissements, les installations de cette ligne ont été progressivement modernisées, avec une implication financière importante du conseil régional.

 Sa prolongation en Valais au-delà du Châtelard-Frontière par le chemin de fer Martigny-Châtelard franchit une section vertigineuse tracée à… 200 ‰ destinée à rejoindre la plaine du Rhône à Vernayaz. Ici, une crémaillère s’est imposée. Des rames adaptées aux deux lignes (la partie helvétique est électrifiée par caténaire sur trois sections et sa crémaillère court sur 1.914 m) assurent des courses binationales Saint-Gervais-Martigny sous l’appellation « Mont-Blanc Express ».

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TER SNCF et SNCF Gares & Connexions vous invitent en Région Auvergne - Rhône-Alpes pour une balade sur la " ligne du Mont-Blanc Express ", à travers montagnes...

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 La vidéo de TER SNCF propose « d’admirer le lac des Gaillands depuis la fenêtre du train » et de « flâner ensuite dans les rues de Chamonix-Mont-Blanc ». « Découvrez l’Aiguille du Midi et l’incontournable Mer de Glace le temps d’une balade », ajoute-t-elle. Ces deux destinations peuvent être rejointes respectivement par le chemin de fer privé du Montenvers, qui part de l’arrière de la gare SNCF de Chamonix, et par un vertigineux téléphérique. « Avant d’arriver à Vallorcine, terminus du train, arrêtez-vous au hameau de La Joux pour faire une pause escalade », suggère encore la vidéo. La Joux est situé à proximité d’Argentière au km 27,3 depuis Saint-Gervais.

Saint-Raphaël-Mandelieu-la-Napoule : fascinante côte de l’Estérel

 Sur un chemin de fer plus classique mais tout aussi éblouissant, TER SNCF propose une vidéo sur la section Saint-Raphaël-Mandelieu-La Napoule (25,6 km) de la longue transversale Marseille-Nice-Vintimille (259 km). Ouverte de 1858 à 1872, voulue par l’empereur Napoléon III comme vecteur touristique majeur et consolidation du rattachement de Nice à la France, cette artère a été tracée, entre Saint-Raphaël et Mandelieu, par la côte plutôt que par le nord du massif de l’Estérel. Ce dernier itinéraire est celui prévu dans le projet de sections de lignes à grande vitesse LNPCA.

 Au XIXe siècle, on préférait le spectaculaire et la beauté du voyage. La section côtière, suspendue aux flancs des roches rouges de l’Estérel, est un éblouissement. L’itinéraire est rythmé par des noms de stations aux échos paradisiaques : Boulouris-sur-Mer, Le Dramont, Agay, Anthéor-Cap Roux, Le Trayas, Théoule-sur-Mer... Au Dramont, à Anthéor et sur la plage du Veillat à Saint-Raphaël sont commémorés les souvenirs du débarquement en Provence du 15 août 1944, l’opération Anvil Dragoon.

 Le parcours est parsemé de viaducs enjambant les basses vallées des petits fleuves côtiers. Le viaduc en maçonnerie – pierre et brique - d’Anthéor, en courbe, long de 173 m et doté de neuf arches, est haut de 60 mètres au-dessus du ravin. En raison de son tracé en courbe, des tirants transversaux ont dû être installés en 1936 et la vitesse des convois y est limitée à 90 km/h. Le viaduc en maçonnerie - pierre et brique - de la Rague, entre Théoule-sur-Mer et Mandelieu-La Napoule, est doté de six arches et franchit le petit port de la Rague. Tous deux offrent de beaux points de vue maritimes.

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Cette semaine, TER SNCF et SNCF Gares & Connexions vous donnent rendez-vous dans le Sud pour une balade sur la ligne Saint-Raphaël - Mandelieu la Napoule...

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 La section est dotée de quatre tunnels et de tranchées profondes. Elle traverse une forêt de mimosas à l’approche de Théoule. La vidéo de TER SNCF propose « d’arpenter les quartiers de Saint-Raphaël » et de « faire une pause au port de plaisance ». Au Trayas, « vous pourrez admirez le sémaphore du Dramont culminant à 127 mètres de hauteur mais aussi la Maison Bernard, cette villa à l’architecture plus qu’originale ». A Mandelieu-la-Napoule, après avoir longé la mer à flanc de montagne, « ne manquez pas l’île Saint-Marguerite et ses magnifiques paysages, entre mer et forêt », suggère la vidéo. 

Toulouse-Cerbère : les merveilles de l’étang de Bages et de la Côte Vermeil

Côté Occitanie, deux vidéos signées TER SNCF et SNCF Gares & Connexions  donnent rendez-vous sur les lignes Toulouse-Cerbère et Toulouse-Latour-de-Carol.

 La première aurait pu plus judicieusement traiter de l’axe Montpellier-Cerbère, avec ses beaux points de vue supplémentaires sur l’étang de Thau et Béziers en amont de Narbonne. La vidéo nous propose de visiter Toulouse, Carcassonne et Narbonne, cités riches d’histoire et de monuments historiques. Entre Narbonne et Salses, où la ligne tangente le célèbre château,  le train travers les étangs à fleur d’eau, souvent sous le terrible vent de nord-ouest caractéristique de cette région.

TER SNCF on LinkedIn: #TER #train #voyage

Cette semaine, TER SNCF et SNCF Gares & Connexions vous donnent rendez-vous en Occitanie pour une balade sur la ligne Toulouse - Cerbère, entre paysages...

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 Enfin, au-delà de Perpignan, de son château et de sa cathédrale, le train serpente d’Elne à Cerbère (27 km) en surplomb de la côte Vermeil : Argelès, Collioure, Port-Vendres, Banyuls… A Cerbère, gare-frontière mise en service en 1878, suspendue au-dessus du bourg côté mer et dotée d’un vaste atelier d’échange d’essieux, s’amorce le tunnel des Balitres de 1.064 m à deux voies uniques : 1,668 ibérique et 1,435 standard. Ce tunnel à double voie est doublé par un autre tube, borgne, de 150 m seulement, à voie unique de 1.668 m de large, destiné à permettre le refoulement de rames à écartement ibérique.

 Du côté espagnol est construite une autre gare-frontière, celle de Port-Bou, dotée d’un bâtiment monumental, au contraire de la gare de Cerbère.

Toulouse-Latour-de-Carol : un Transpyrénéen oriental spectaculaire

 La seconde vidéo de TER SNCF est consacré à la ligne de montagne Toulouse-Latour-de-Carol, dite « Transpyrénéen oriental ».  Le parcours est effectué en 3 h 20 mn pour 163 km. La ligne s’amorce à Portet-Saint-Simon, sur l’axe Toulouse-Bayonne. Elle est prolongée jusqu’à Puigcerda (Espagne) à l’est de Latour-de-Carol. L’ultime section Latour-de-Carol-Puigcerda (3,5 km), parallèle à la ligne de Barcelone, est non utilisée.

 La partie la plus spectaculaire de ce « Transpyrénéen oriental » court de Foix à Latour-de-Carol, soit 80,9 km, remontant la vallée de l’Ariège. La ligne a été électrifiée dès 1930 par la Compagnie du Midi alors qu’elle avait été mise en service de 1861 sur sa partie basse à 1929 sur sa partie haute. C’était nécessaire : les trains passent de l’altitude 380 m à Foix, à l’altitude 1.562 m à Porté-Puymorens, le point culminant. La ligne gagne ainsi 1.182 m de dénivelé sur 68 km, avec une pente de 40 ‰ presque continue sur 25 km entre Ax-les-Thermes et l’entrée du tunnel sous le col du Puymorens. Ce profil constitue une exception remarquable dans le paysage ferroviaire français.

 La ligne est par ailleurs marquée par deux ouvrages remarquables : un tracé hélicoïdal entre Mérens-les-Vals et Andorre-l’Hospitalet, effectué presque entièrement dans un tunnel de 1.650 m, dit « de Saillens » ; et le tunnel du Puymorens, long de 5.414 m et à ce titre l’un des tunnels historiques les plus longs de France. Ce dernier permet à la ligne de franchir la ligne de partage des eaux entre le bassin versant de la Garonne (avec l’Ariège), et le bassin versant de l’Ebre (avec le Carol). La ligne ne compte pas moins de seize tunnels entre Foix et Latour-de-Carol.

 Sur la partie basse de la ligne, dans la plaine de l’Ariège, la vidéo de TER SNCF suggère un arrêt à Saverdun, bastide du XIIIe siècle,  puis à Foix pour visiter son château perché sur un rocher dominant la vieille ville, et son abbatiale. Le parcours haut de la ligne est propice à des randonnées aux flancs de ces Pyrénées vertigineuses dont la vidéo offre des images saisissantes, ainsi qu’aux activités nautiques. Le petit film insiste sur les bienfaits des eaux soufrées d’Ax-les-Thermes, qui jaillissent à plus de 70°C et sont utilisées en rhumatologie et contre les affections ORL.

TER SNCF on LinkedIn: Escapades secrètes en TER || 12 Le Transpyrénéen Oriental

Le "Transpyrénéen Oriental" est une ligne historique d'Occitanie, reliant Toulouse à la gare internationale de Latour-de-Carol. De la ville rose, qui invite...

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 Cette initiative remarquable de TER SNCF en collaboration avec les régions reste toutefois confinée à des images aériennes. Sur le terrain, la valorisation du rail dans l’accès aux lieux touristiques, de même que la valorisation des trains aux parcours les plus spectaculaires reste au point mort. Pourtant, par le passé, des initiatives heureuses avaient été menées : dans les années 1980 sur Grenoble-Veynes et sur Nîmes-Clermont-Ferrand, avec des accompagnements de trains par des guides commentant les hauts lieux du parcours. Des buffets roulants proposant des produits locaux avaient même été installés sur la ligne des Cévennes.

Dans les gares, la prise en charge touristique fait défaut : les exemples de Tournemire-Roquefort, Brioude ou Murat

 Dans les gares ou haltes, la prise en charge touristique est dramatiquement absente. Il est vrai que les  agents ont presque partout disparu, quand les arrêts n’ont pas été supprimés.

 A Tournemire-Roquefort, sur la ligne Béziers-Neussargues, la gare est fermée quoique desservie par trois allers-retours quotidiens. Bien que cette gare soit située à 2,5 km seulement du village de Roquefort et de ses célèbres caves (avec musées et restaurants), aucun fléchage, aucun panneau d’accueil et aucun parcours pédestre ou cyclable n’est présent. Cette halte n’est pas valorisée sur les documents ferroviaires de la région.

 Il en va de même sur la plupart des autres arrêts desservis sur Béziers-Neussargues, pourtant riches de potentialités touristiques à partir du train. Quant à Faugères, célèbre pour ses vins, sa gare située entre Béziers et Bédarieux n’est même plus desservie par train.

IMG_20210629_110234380_HDRBâtiment voyageurs de Tournemire-Roquefort. Fermé, sans personnel ni le moindre panneautage valorisant le patrimoine local ou indiquant un parcours pédestre vers les caves de Roquefort, de renommée mondiale, pourtant à seulement 2,5 km de là. ©RDS

 Sur Nîmes-Clermont-Ferrand, la gare de Villefort est emblématique de cette sous-exploitation du potentiel touristique. Mal fléchée depuis le bourg, elle n’offre de son côté aucun fléchage vers les destinations touristiques : office du tourisme, bourg médiéval, circuit autour du lac de barrage du Chassezac, itinéraire vers le célèbre village médiéval de la Garde-Guérin… Même remarque pour La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains sans fléchage vers les itinéraires pédestres (chemin de Stevenson, pierres levées, sources conjointes de l’Allier, du Chassezac et du Lot, monastère de Notre-Dame-des-Neiges…).

 Quant à Pévenchères, au nord de Villefort, où fut installé un fléchage vers les chemins de randonnée et ce beau village médiéval, sa halte n'est tout simplement plus desservie.

Quelques heureuses exceptions : Charbonnières près de Lyon, la ligne Digne-Nice…

 On pourrait multiplier les exemples à l’infini, comme en Auvergne ceux de Brioude (sans fléchage touristique vers le centre de cette ville historiquement remarquable) ou Murat (ni fléchage ni informations valorisant le patrimoine, itinéraire vers la ville empruntant un escalier souterrain sordide pour sortir des emprises ferroviaires…). En Rhône-Alpes, la région et TER ont en revanche fait un effort sur le train-tram de l’Ouest Lyonnais, comme à Charbonnières avec plan des accès locaux.

1503 009Station de Charbonnières, sur la ligne de Lyon-Sant-Paul - Sain-Bel du réseau de train-tram de l'Ouest Lyonnais. A la sortie des emprises, un panneau Région-SNCF permet de se situer dans le bourg, voisin du magnifique parc public du château de Lacroix-Laval. ©RDS

 En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la tradition touristique n’est guère relayée dans les gares. A Antibes, guère de fléchage valorisant et indiquant la direction des grands pôles patrimoniaux de cette ville magnifique dotée d’un centre ancien et d’un fort remarquables, ni de celle du célèbre « quai des milliardaires » pourtant tout proche de la gare.

 En revanche, l’enracinement des équipes de la ligne des Chemins de Provence, la présence de personnels dans plusieurs gares (Entrevaux, Annot...), la vitalité des associations qui l’ont défendue et promue avec la circulation vapeur du GECP, ont permis à plusieurs gares de l'axe à voie métrique Digne-Nice de devenir de véritables lieux de promotion des richesses alentours. Les CP sont par ailleurs très présents sur internet.

  L’internet est un moyen puissant pour valoriser les richesses de la France ferroviaire. Un investissement systématique sur le territoire reste à formaliser et appliquer. Ce serait plus cher mais ça amorcerait enfin une véritable valorisation touristique du patrimoine ferroviaire régional.

 

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Commentaires
D
C'est vrai que l'accueil des touristes sur le terrain est largement perfectible. <br /> <br /> - Faute de guichet ou de distributeur, essayez d'acheter un billet de train avec votre téléphone dans une zone de montagne... Et encore cette année, il n'y a pas beaucoup de touristes étrangers. Alors que des solutions existent, la plus simple étant d'installer un distributeur dans le train ou au moins de ne pas coller un supplément forfaitaire à la personne qui achète son billet dans le train.<br /> <br /> - Avant même de lancer de coûteuses campagnes de pub, faire figurer les trains touristiques sur les fiches horaires. Le train des eaux Paris Vittel ne paraît nulle part sur les fiches Grand Est, le tire bouchon en Bretagne est le grand oublié des fiches horaires du site TER Bretagne. Quant au train jaune, pour comprendre les jours de circulation des trains prière de s'entrainer sur la fiche de Belfort Delle avant.<br /> <br /> -Programmer les travaux hors saison touristique pour les lignes qui n'ont pas une vocation domicile travail marquée (cf. Aurillac Brive, Béziers Neussargues)<br /> <br /> -Proposer des trains en journée avec un vrai cadencement (sinon à l'heure du moins aux 2 heures) <br /> <br /> -proposer une cartographie des dessertes TER<br /> <br /> Et le point le plus important qui fait la différence: réhumaniser les gares et soigner leur apparence. Des solutions négociées avec les communes doivent être possibles que ce soit pour le maintien d'une présence, pour l'entretien et le fleurissement des abords, ou la mise en place de signalétiques touristiques.
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P
Effectivement, excellente initiative avec de très belle vidéos, mais sur le terrain, comme vous le signalez, c'est toujours aussi lamentable, sauf à de très rares exceptions. C'est Rail du Sud qui m'a fait découvrir ces vidéos, et pas un courriel de la SNCF ou de ma Région, qui ont pourtant mon adresse mél; cela en dit long sur la dynamique commerciale de la Région et de la SNCF pour les TER
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Raildusud : l'observateur ferroviaire du grand Sud-Est
  • Le chemin de fer est indispensable à toutes nos villes et ne doit pas être l'apanage de la seule région-capitale. Les lignes transversales, régionales et interrégionales doivent contribuer à une France multipolaire, équitable au plan social et territorial.
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