Palmarès tramways 2019 d’Euroconsulting : le réseau de Lyon en tête, Paris, Dijon, Bordeaux et Montpellier se distinguent

 Euroconsulting Group a publié son palmarès 2019 de 32 réseaux de tramways sélectionnés en trois groupes : 12 nouveaux réseaux des grandes villes sont 7 français ; 12 nouveaux réseaux des villes moyennes ou banlieues de grandes villes dont trois français ; 8 réseaux historiques sans aucun français. Il ressort que dans les deux premières catégories les réseaux français de tramways sont très bien positionnés, Lyon arrivant en tête dans le premier groupe, Dijon dans le second.

 Le bureau d’études Euroconsulting Group, fondé en 1982, est spécialisé dans le conseil en management et l’organisation. Dans cette étude exclusivement consacrée aux tramways urbains dont la renaissance a été spectaculaire à la fin du XXe siècle et depuis le début du nôtre, il analyse les réseaux en fonction  sept critères de performance et de trois critères de résultats.

Lyon, Paris (T3) et Bordeaux en tête des réseaux de grandes villes

 Les critères de performance sont : la vitesse et l’intégration urbaine ; le potentiel du corridor desservi par le tram ; la fiabilité, l’accessibilité, la sécurité ; l’offre de service, fréquence, amplitude horaire ; l’usage des ressources ; les tarifs et la billettique ; l’intégration multimodale avec les autres réseaux de transport public ou autres.

Une rame Citadis 402 Alstom du réseau TCL de Lyon (Keolis), au nouveau dessin frontal et livrée en début d'année 2020, arrive à son terminus de la gare de la Part-Dieu. Le réseau de tramways de Lyon se distingue, entre autres, par sa forte intégration multimodale (métro, bus, TER, TGV, liaison rail-aéroport en tramway express, stationnement...). ©RDS

 Les critères de résultats sont : le trafic ; la viabilité économique ; la dynamique du transport public.

 Dans la première famille, celle des 12 réseaux de tramways des grandes villes, celui de Lyon est classé 1^er, suivi de celui de Paris (intra-muros, T3) classé 2^e et celui de Bordeaux classé 3^e. Le réseau de Grenoble arrive en 6^e position, celui de Montpellier en 8^e position.

 Le réseau de Lyon, dont l’exploitant délégataire est Keolis, surclasse nettement la moyenne des résultats des 12 réseaux de sa catégorie sur cinq critères sur dix : le fort potentiel des corridors desservis ; la dynamique du transport public ; la viabilité économique ; le trafic ; l’intégration multimodale.

Dijon, Tours et Bergen (Norvège) en tête des réseaux de villes moyennes, Zurich en tête des réseaux historiques

 Dans la deuxième famille, celle des 12 réseaux de tramways de villes moyennes, celui de Dijon est classé 1^er, suivi de celui de Tours classé 2^e et de celui de Bergen (Norvège), classé 3^e. Le réseau de Brest arrive en 7^e position.

 Le réseau de Dijon dépasse nettement la moyenne des résultats des 12 réseaux de sa catégorie sur six critères : le potentiel du corridor desservi ; le trafic ; l’usage des ressources ; les tarifs et la billettique ; l’intégration multimodale ; l’offre de services.

Au centre de Zurich, la Paradeplatz. Cette station est desservie par 7 des quatorze lignes de tramways que compte cette cité helvétique peuplée de 434.000 habitants. Les tramways n'y ont jamais été supprimés, toujours modernisés. Le réseau a conservé ses voies à l'écartement métrique, qui  permet une excellente insertion dans le tissus urbain. Un dense réseau de trains régionaux complète le dispositif pour l'aggomération, qui compte 1,35 millions d'habitants. (Doc. Wikipedia)

 Dans la troisième famille, celle des 8 réseaux de tramways historiques, celui de Zurich est classé 1^er, suivi de celui de Vienne classé 2^e et de celui de Bruxelles classé 3^e. Le réseau de Zurich dépasse nettement la moyenne des 8 réseaux de sa catégorie sur six critères : la dynamique du transport public ; la viabilité économique ; le trafic ; l’usage des ressources ; l’intégration multimodale ; l’offre de services.

 Euroconsulting Group souligne que la mise en service de nouveaux réseaux ou lignes de tramways a entraîné, dans les trois années qui ont suivi, une hausse moyenne de 40 % de l’usage du transport public urbain. A l’heure d’un retour de la mode de systèmes supposément alternatifs – le téléphérique urbain à Grenoble ou le Bus à haut niveau de services, dont les capacités d’emport sont nettement inférieures pour des investissements initiaux parfois comparables (le téléphérique), cette precision ne manque pas d’intérêt.

Strasbourg bien placée pour l’offre par habitant, Paris (T3), Montpellier et Lyon pour le trafic par km produit et le nombre de voyageurs par km de ligne

 Euroconsulting Group propose une analyse plus fine des 32 réseaux étudiés en détaillant plusieurs des classements par critères.

 L’offre annuelle estimé en tramways/kilomètres par habitant  place le réseau de Vienne en tête (15,6 tram/km), suivi de celui de Strasbourg (13,9), Bruxelles (12,5), Grenoble et Zurich (11,7). Bordeaux arrive assez loin avec 9 tram/km par habitant. Les villes équipées simultanément d’un métro, comme Lyon ou Barcelone, sont logiquement classées plus loin – mais Bruxelles est aussi équipée d’un métro et de lignes de banlieue traversantes.

Rame Citadis 402 du réseau TaM de Montpellier (Transdev) en service sur la ligne 3 à la station Boirargues, située à la jonction des antennes vers Lattes Centre et vers Pérols Etang de l'Or. Montpellier vient juste derrière Paris (T3) pour son trafic par kilomètre produit et pour son nombre de voyages par kilomètre de ligne. ©RDS

Le trafic, estimé en voyages par kilomètre produit (V/k), place Paris (ligne T3) en tête avec 27,7 V/k, suivi de Montpellier (22,1), Lyon (17,8), Oslo (16), Bordeaux (15,3), Nantes (13,6)…

 Le duo de tête est le même pour le nombre de millions de voyages par kilomètre de ligne, avec Paris (T3) en tête à 3,8 M/kL, suivi par Montpellier (2,8), Lyon (2), Oslo et Bordeaux (1,6), Nantes et Tours (1,5)…

 La couverture des coûts d’exploitation par les recettes commerciales, critère important alors qu’en France se déchaîne la mode du tout gratuit, apparaît très favorable au système tramway. Le record de cette couverture est détenu par Dublin, qui affiche un ratio de 118 % (soit un benefice d’exploitation),  réseau suivi par Paris (T3) avec 114 %, Tours (111 %). Lyon arrive en 6e position avec 89 %, Nantes en 8e position avec 78 %, suivi de Brest (70 % et Bordeaux (69 %).

L’Europe compte 210 réseaux de tramways urbains, la Chine et l’Afrique ouvrent des lignes

 Euroconsulting Group a recensé 210 réseaux de tramways en Europe, région la plus développée dans ce domaine malgré l’épidémie de fermetures de réseaux survenue au milieu du XXe siècle suite à la frénésie du tout-automobile, principalement en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Scandinavie. Le grand retour du tramway à partir des années 1980, particulièrement en France, a partiellement compensé cette déflation, apportant des normes techniques (écartement de la voie, gabarit, site propre, longueur des rames…) plus favorables.

Tramway à Denver (Colorado). Ces rames sont typiques des tramways urbains lourds réintroduits aux Etats-Unis depuis une trentaine d'années. Denver avait éliminé ses tramways originels en 1950. Le nouveau réseau a progressivement été mis en service à partir de 1994, après une ère durant laquelle la ville affichait le plus fort taux de motorisation individuelle aux Etats-Unis. (Doc. Wikipedia)

L’Amérique du Nord ne compte que 30 réseaux – après en voir compté des centaines au début du XXe siècle – mais ouvre régulièrement de nouvelles lignes.  Tandis que la Russie a conservé de nombreux réseaux, la Chine développe les siens : 800 km de lignes nouvelles sont actuellement planifiées.

  L’Afrique, au nord ou au sud du Sahara, ouvre des lignes nouvelles, tant au Maroc ou en Algérie  qu’au Nigeria. Le tramway est un transport d’avenir, puissamment productif et inclusif, appuyé sur une technique simple, éprouvée et évolutive. Tout ce que l’on peut demander à une technique.

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(1) Lien vers l'étude compète d'Euroconsulting Group :

https://www.eurogroupconsulting.com/wp-content/uploads/2019/07/Trams-at-the-heart-of.pdf