En Occitanie, cure de jouvence pour de nombreux AGC et mise aux couleurs LiO de tous les matériels TER

Deux rames AGC Languedoc-Roussillon, surprises sur la commune du Crès, se dirigent vers Narbonne durant une belle journée d'avril (2015). ©RDS

 Les derniers souvenirs des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées vont disparaître du paysage ferroviaire avec une remise à niveau confort de plusieurs dizaines des 83 AGC Bombardier propriétés d’Occitanie et l'application de la livrée de cette région fusionnée sur tous ses TER. Avant même le passage à partir de 2023 en grande révision générale, dite « opérations à mi-vie » (entre 15 et 20 ans d’âge), ces rames AGC (automoteur à grande capacité) appréciées des voyageurs vont subir, pour deux à trois dizaines d’entre elles, une « opération confort esthétique » dont elles ont grand besoin.

 Ce passage chez les esthéticiens du matériel roulant est urgent. L’usage intensif de ces rames articulées à trois ou quatre caisses, particulièrement sur la ligne maîtresse du littoral languedocien où elles assurent la quasi-totalité des TER, a entraîné une usure de leurs espaces intérieurs et de leur habillage extérieur. L’épidémie de graffitis ou tags n’a rien arrangé, avec des opérations d’effacement qui laissent… des traces.

 Du côté de l’ex-Midi-Pyrénées, les rames accusent d’autant plus leur âge qu’elles affichent pour certaines d’entre elles la plus longue ancienneté : le premier AGC de France fut livré au dépôt de Toulouse en février 2004. Au total en France, quelque 700 rames ont été livrées, ce type de matériel aux nombreuses déclinaisons devenant dominant pour les circulations TER de moyenne capacité.

AGC ex-Languedoc-Roussillon à Avignon-Centre, en attente de départ pour Cerbère. En l'absence de protections efficaces des voies de remisage, les équipes du technicentre peinent à suivre le rythme de ces pseudo-artistes qui sont de véritables naufrageurs du bien public (2019). ©RDS

 L’opération confort esthétique va permettre de résoudre plusieurs problèmes. D’abord, la suppression des compartiments de l’ex-1^ère classe qui a été supprimée sur toutes les circulations TER des deux régions avant qu’elles ne soient fusionnées. Une dizaine de places assises seront ainsi gagnées pour chaque rame. Sur les AGC ex-Midi-Pyrénées, un petit espace bar cèdera lui aussi la place à une douzaine de sièges et l’espace contrôleurs disparaîtra. Au total, le gain en places assises permis par cette normalisation pourra atteindre une vingtaine.

 Les moquettes, qui avaient été posées au sol contre toute logique d’entretien, seront remplacées par des sols en élastomère. Les plafonds, affublés d’une moquette qui a eu la grande « qualité » d’accumuler les poussières de l’air pulsé, seront rénovés, ainsi que tous les sièges, usés jusqu’à la corde. L’éclairage sera refait, les prises électriques dotées d’une prise USB.

 A l’extérieur, la livrée sera normalisée aux couleurs de LiO, le système de transport régional d’Occitanie, à dominante rouge vif. Elle remplacera le bleu de base SNCF doté d’un logo avec portes jaunes pour les rames ex-Midi-Pyrénées, et le rouge et or doté de l’étoile stylisée pour les rames ex-Languedoc-Roussillon. La livrée Occitanie prévoit des cabines de conduite pelliculées en rouge, reliées par un bandeau rouge en haut de caisses sur toute la longueur de la rame, avec logo LiO sur chaque caisse, dont le reste de la surface est en gris clair, le bas de caisse en gris foncé. Une sobriété bienvenue.

Schéma de la livrée LiO appliquée à une rame AGC de Bombardier. Un habillage occitan plus proche de celui de l'ex-Languedoc-Roussillon que de celui de l'ex-Midi-Pyrénées.

 Notons que ce rhabillage extérieur ne concernera pas les seules rames traitées en « opération confort esthétique », mais l’ensemble du parc soit 171 rames. Seules les rames dites Z2, mises en service entre 1980 et 1988, ne seront pas concernées. D'une ancienneté moyenne de quelque 35 années seulement, elles sont en cours de réforme malgré leur capacité à rouler à 160km/h et leur robustesse.