La construction des chemins de fer a largement contribué à la création des nations actuelles. La destruction du maillage du réseau ferroviaire français contribue à l’évidence à la dislocation territoriale de notre pays. Raildusud a récemment recensé toutes les sections de lignes neutralisées ou aliénées dans le grand Sud-Est qui, si elles étaient en service, participeraient au dynamisme de régions souvent handicapées par la désindustrialisation ou étouffées par une circulation automobile énergétiquement ruineuse et humainement désastreuse, le nombre de morts par accidents de la route restant supérieur à 3.000 par an, les jeunes étant en première ligne des victimes. (Nos études des 26 et 28 novembre 2019, rubrique Réseau).

 Il est donc évident que la cohérence territoriale et l’efficacité économique plaident pour une relance - voire une renaissance - des réseaux ferroviaires, régionaux et inter-régionaux. C’est cet enjeu, parmi d'autres, que Rail-2020, une série de tables rondes organisées par la Fnaut (fédération  nationale des associations d’usagers des transports) et le média spécialisé Mobilettre, avait traité en 2016.

 Quatre années plus tard, le site d’expertise ferroviaire Transportrail.canalblog.com s’est attelé à dresser un bilan de la période écoulée, en regard des préconisations de Rail 2020. « Sans surprise, écrit Transportrail, il n'est guère flatteur en dépit de la succession de réformes institutionnelles qui n'ont qu'à peine masqué l'absence d'une réelle politique industrielle et territoriale ».

Le texte déplore avec amertume l’abandon complet, en France, du concept même d’aménagement du territoire. L'Etat menace de fermeture des milliers de kilomètres de lignes de desserte fine (et souvent moins fine) du territoire après que la moitié du réseau a déjà disparu depuis 1938, renvoyant aux régions la charge de leur rénovation tout en les privant de ressources par une recentralisation cynique.

DSCN1154Station de La Crau, sur l'antenne La Pauline-Hyères remise à neuf par la volonté de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui finance un service TER Hyères-Toulon-Marseille assez fréquent. La ligne avait jadis échappé à la fermeture car elle voyait passer un Paris-Hyères... © RDS

 Avant de renvoyer, par le lien ci-dessous, au très bon texte de Transportrail, nous citerons ce passage qui mérite toute notre attention car il résume les errements doctrinaux, voire l’incompétence, des cercles déterminant l’avenir des transports de la France : « En 2014, le gouvernement de M. Ayrault avait réunifié le système ferroviaire en supprimant RFF et en regroupant l'ensemble des métiers de l'infrastructure dans SNCF Réseau. En lien avec cette réforme et face à la situation des dessertes nationales classiques, l'Etat s'était engagé à définir un schéma directeur des services nationaux de transports de voyageurs dont on n'a toujours pas vu la moindre ébauche. Pire, l'arrivée des Services Librement Organisés d'autocars, à l'initiative de M. Macron alors ministre de l'Economie, a créé un nouveau secteur d'activité, totalement libre, bousculant encore un peu plus les repères de la population. Plutôt que de miser sur le rail, en revalorisant les dessertes Intercités, la SNCF a préféré investir dans Ouibus (avec quel argent ?) avec pour seul résultat un déficit chronique et un rachat par Blablacar ».

 On lira donc avec grand profit l’ensemble de l’analyse de Transportrail en cliquant ici :

 

2020 et l'avenir ferroviaire français - transportrail - Le webmagazine ferroviaire

Parallèlement à la dernière campagne présidentielle, la FNAUT et Mobilettre avaient organisé Rail 2020, une série de tables rondes sur l'avenir du secteur ferroviaire en France. 2020, nous y sommes et transportrail se livre à un petit bilan.

http://transportrail.canalblog.com