L'Allemagne démontre que la contraction systématique du réseau ferré régional est bien une maladie française

Un intéressant article sur le réseau ferroviaire régional allemand publié par le quotidien La Croix  mérite d'être mentionné sur ce site. Si l'unification des deux réseaux DB (RFA) et DR (RDA) puis l'ouverture à la concurrence ont coïncidé avec des fermetures de lignes aux voyageurs et au fret, principalement à l'Est, la tendance s'inverse. La puissante décentralisation des institutions allemandes qui permet une gestion au plus près des intérêts de la population selon le sain principe de subsidiarité, de même que la concurrence, ont  permis de réactiver certaines lignes non exploitées depuis longtemps, sous la pression des citoyens, des entreprises et grâce au soutien financier des Länder, indique la correspondante de La Croix. Notons que le réseau allemand conserve une densité ferroviaire globale bien supérieure à celle de la France, a fortiori de la France hors Ile-de-France qui affiche des pans entiers de désert ferroviaire : Massif Central, Sud-Ouest, Bretagne intérieure...

  Certains Etats fédérés de l’Ouest de l’Allemagne font ainsi figure de très bons élèves, réactivant plus de lignes qu’ils n’en ont fermées depuis 1994 : le Bade-Wurtemberg a rouvert 144 kilomètres de lignes aux voyageurs ; la Rhénanie-Palatinat en a rouvert 123 km ; la Rhénanie-du-Nord-Westphalie en a rouvert 105 km ; la Bavière en a rouvert 80 km. Au total, depuis 25 ans, 827 kilomètres de lignes réservées au transport de passagers et 359 km de lignes destinées au fret ont été réactivées. « Si au niveau national, le solde reste négatif avec davantage de lignes fermées que de lignes rouvertes, on constate un récent changement de mentalité », analyse Detlef Neuss, président de la puissante fédération d'usagers du train Pro Bahn, équivalent allemand de la Fnaut française.

 Pendant ce même gros quart de siècle la France ultra-centralisée aura de son côté fermé des centaines de kilomètres de lignes régionales aux voyageurs sans en rouvrir quasiment aucune hors Ile-de-France. Dans le grand Sud-Est, notons Rodez-Sévérac (Millau), Alès-Bessèges, (Saint-Etienne) Boën-Thiers (Clermont-Ferrand), Limoux-Quillan, Firminy-Dunières, Saint-Auban-Digne, Montluçon-Ussel, Gannat-Saint-Germain des Fossés, Lapeyrouse-Volvic... Et cela après des décennies de précédentes fermetures (rive droite du Rhône, étoile de Sommières, Montpellier-Mazamet, Commentry-Moulins, Aurillac-Bort, Neussargues-Bort, Le Puy-Langogne (Nîmes...)). Et les pires menaces pèsent aujourd'hui sur Grenoble-Veynes, Béziers-Neussargues, Tassin-Lozanne, Nice-Tende... Les rares réouvertures dans notre zone d'étude auront concerné Cannes-Grasse, quelques sections de l'Ouest lyonnais et la réactivation en trafic TER de La Pauline-Hyères et de l'Ouest Lyonnais.

 On lira la totalité de cet article sur la situation allemande grâce au lien ci-dessous.

En Allemagne, des lignes ferroviaires ont rouvert

" En matière de transport ferroviaire régional, la réforme de 1994 a été une réussite. " Detlef Neuss, le président de l'association des usagers du train Pro Bahn ne voit quasiment que des avantages dans cette grande réforme qui, en parallèle de la fusion entre les deux compagnies ferroviaires ouest et est-allemandes pour créer la Deutsche Bahn, a ouvert le marché à la concurrence.

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